Masques obligatoires, justificatif de domicile: l'exécutif annonce un déconfinement sous contraintes
- Avec AFP
Edouard Philippe et plusieurs ministres ont présenté la stratégie de déconfinement adoptée par le gouvernement pour l'ensemble du pays à partir du 11 mai. Des restrictions seront encore de mise partout sur le territoire.
«La levée progressive du confinement peut être engagée ce lundi 11 mai» : ce 7 mai, le Premier ministre français Edouard Philippe a présenté le plan du gouvernement pour amorcer le déconfinement. Comptant près de 26 000 morts du Covid-19, la France va rester «coupée en deux» entre départements «verts» et «rouges», où la circulation du virus est plus active, avec une plus grande pression sur le système hospitalier.
Il y a aujourd’hui une bonne nouvelle et une moins bonne. Nous sommes en mesure de valider le déconfinement sur l’ensemble du territoire métropolitain. Mais certains départements ont des résultats moins bons qu’espéré. pic.twitter.com/09ztnqToIt
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) May 7, 2020
Dans cette zone «rouge», qui inclut toute l'agglomération parisienne, la partie nord-est du territoire français (quatre régions : Ile-de-France, Hauts-de-France, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté) ainsi que le département de Mayotte, il n'y aura ainsi pas d'ouverture des collèges, ni des parcs et jardins, et des strictes mesures de distanciation seront en place dans les transports notamment.
Masques obligatoires dans les transports, déplacements limités, nouvelles attestations
Le gouvernement, par la voix de la ministre des Transports Elisabeth Borne, a par ailleurs annoncé le port du masque obligatoire dans les transports en commun à partir de l'âge de 11 ans, sous peine d'une amende de 135 euros. En Ile-de-France, l'accès sera «réservé aux heures de pointe aux personnes détenant une attestation de leur employeur ou ayant un motif impérieux pour se déplacer». Des «mesures supplémentaires» pourraient être prises dans les transports de cette région si la situation sanitaire ne s'améliorait pas, a précisé Edouard Philippe.
Pour les collectivités qui le demandent, l'accès aux transports pourra être limité à certaines heures. En Ile-de-France, l'accès aux transports sera réservé aux heures de pointe aux personnes détenant une #attestation de leur employeur ou ayant un motif impérieux de se déplacer. pic.twitter.com/IPvECme5wH
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) May 7, 2020
D'autre part, l'exécutif a officialisé la mise en place d'une limite à 100 km «calculée à vol d'oiseau à partir du lieu de résidence habituel» pour les déplacements sauf «motif professionnel ou familial impérieux». La limite ne s'applique que si on quitte son département de résidence.
Une nouvelle attestation est en cours d'élaboration pour permettre le contrôle de cette règle. Un justificatif de domicile (comme une facture récente) sera en outre nécessaire afin que les forces de l’ordre puissent vérifier le lieu d'habitation de la personne.
Concernant les trajets les plus longs, la nécessité de limiter la circulation du virus nous impose de fixer une limite de 100 km pour les déplacements, sauf motif professionnel ou familial impérieux.
— Christophe Castaner (@CCastaner) May 7, 2020
Ils seront calculés à vol d’oiseau à partir du lieu de résidence.#Déconfinementpic.twitter.com/C5zBnM1uap
Sous la pression des maires du littoral français, le gouvernement a lâché du lest en acceptant que les plages et les lacs soient rendus accessibles au cas par cas, sur décision des préfets. Toutefois, Christophe Castaner a fait sien le mantra présidentiel du «en même temps» sur le sujet, soulignant que «la règle générale [restait] la fermeture.»
Concernant les plages, les lacs et des centres nautiques, la règle générale reste la fermeture.
— Christophe Castaner (@CCastaner) May 7, 2020
Le préfet pourra toutefois y autoriser l'accès :
✅ sur demande des maires
✅ avec un dispositif et des aménagements suffisants pour garantir la distanciation physique. pic.twitter.com/Rt0TJUSJtV
Des loisirs toujours réduits
Le ministre de l'Intérieur – qui a récemment fait polémique en s'affichant sans masque lors d'une visite d'usine dans le Nord – a ajouté que «les cinémas, salles de spectacle et lieux de sport couverts [resteraient] fermés», précisant que les rassemblements «devraient rester limités à des groupes de 10 personnes maximum et dans le respect des règles de distanciation physique». «A compter du 2 juin, le niveau de ce seuil pourra être réexaminé», a-t-il déclaré.
De façon générale, les rassemblements devront rester limités à des groupes de 10 personnes maximum et dans le respect des règles de distanciation physique.
— Christophe Castaner (@CCastaner) May 7, 2020
À compter du 2 juin, le niveau de ce seuil pourra être réexaminé.#Déconfinement
Edouard Philippe a enfin tenu à appeler au maintien strict des gestes de protection car «nous ne pouvons faire le malin avec le virus». Un nouveau point d'étape sera d'ailleurs effectué le 2 juin, afin de «passer à une nouvelle phase» du déconfinement ou, en cas de «mauvais résultats», «en tirer les conséquences». Edouard Philippe n'a de fait pas écarté l'hypothèse d'un reconfinement.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a par ailleurs évoqué les mesures prises avec les pays voisins, annonçant que les restrictions aux frontières de la France avec les pays de l'espace européen (Union européenne, Schengen, Royaume-Uni) seraient «prolongées jusqu'au 15 juin au moins» et que les frontières avec les pays non-européens resteraient «fermées jusqu'à nouvel ordre».