Un collectif de maires appelle à l'annulation du premier tour des municipales
Une centaine de maires s'adresse à Emmanuel Macron pour lui demander d'annuler le premier tour des élections municipales dans toutes les communes, y compris dans celles où une nouvelle équipe a été élue.
Des maires battus, élus, réélus ou encore qui ne se représentaient pas, s'unissent pour une même cause : faire annuler le premier tour des municipales.
Dans un courrier adressé au président de la république, ainsi que dans une pétition, un collectif de près d'une centaine d'édiles demande à Emmanuel Macron l'annulation du premier tour du scrutin dans toutes les communes, y compris celles qui ont élu ou réélu une nouvelle équipe.
«Des candidats ont été élus, mais quelle est leur légitimité réelle lorsque tant d'habitants ont privilégié leur vie à leur vote ?», s'interrogent-ils. Pour l'instant, le gouvernement souhaite toujours organiser un second tour le 21 juin et donc entériner les résultats du premier, une idée impensable pour ces élus.
Les recours se multiplient partout en France
L'un des maires à l'origine de la missive, Renaud George, maire LREM de Saint-Germain-au-Mont-d'Or dans la métropole lyonnaise, fait tout son possible pour faire annuler l'élection : du recours devant les juridictions administratives, jusqu'à écrire donc au président de la République...
Les personnes âgées ainsi que les jeunes parents ne se sont pas déplacés, par crainte d'être contaminés
Dans le journal Le Parisien, il explique avoir été battu le soir du premier tour par le candidat écologiste : «On a perdu 25 % de participation par rapport aux dernières municipales», indique-t-il. «Les personnes âgées ainsi que les jeunes parents ne se sont pas déplacés, par crainte d'être contaminés.»
Cette vision est partagée par le maire sortant de Dannemarie (Haut-Rhin), Paul Mumbach, qui a subi une défaite surprise au premier tour. Le taux de participation dans sa commune n'a été que de 46,20 %, contre plus de 70 % d'ordinaire.
Le suffrage universel a été bafoué
Néanmoins ces partisans de l'annulation du premier tour ne sont pas tous des perdants. A Sauveterre-de-Guyenne (Gironde), Yves d'Amécourt ne souhaitait pas se représenter. La liste LFI l'a emporté dès le 15 mars mais, contraint d'assurer l'intérim pendant quelques mois encore, il a déposé lui aussi un recours pour faire annuler ce premier tour : «Nous sommes passés de 80 % à 60 % de participation. Les personnes âgées étaient confinées et ne sont pas allées voter. Le suffrage universel a été bafoué», assure-t-il au Parisien.
Un maire élu à l'unanimité
La situation est encore plus cocasse à Saint-Brès (Hérault) où le maire sans étiquette Laurent Jaoul a été réélu le 15 mars pour un troisième mandat avec 100 % des voix.
Pour autant, il demande l’annulation du premier tour des élections municipales dans sa commune, où il avait appelé à ne pas voter. Sur l'antenne de RT France, il s’est aussi interrogé sur la demande du gouvernement de se rendre dans les bureaux de vote alors que la veille du premier tour un appel aux Français à limiter leurs déplacements avait été lancé.
Pour l'instant le gouvernement ne semble pas prêt à annuler le premier tour des municipales, mais sa position pourrait encore évoluer en fonction de la tenue ou non du second tour prévu le 21 juin. Le Premier ministre Edouard Philippe a indiqué que la décision sera prise le 23 mai après la remise au parlement d'un rapport scientifique qui évaluera la situation épidémique.
Le premier tour a pour l'instant permis à plus de 30 000 communes d'élire leur conseil municipal.