Coronavirus : pour Macron, la fermeture de frontières au sein de l'UE n'est pas une bonne solution
Dans une intervention devant la presse, le président de la République a fait valoir que l'épidémie de coronavirus méritait notamment une meilleure coordination européenne, mais ne justifiait pas la fermeture de frontières.
Lors d'une prise de parole devant la presse après une visioconférence avec ses partenaires des 27 Etats de l'Union européenne ce 10 mars, le président de la République a rappelé que l'épidémie du coronavirus constituait une «crise exceptionnelle», méritant selon lui une réponse à différents niveaux : national, européen et international.
Le chef de l'Etat a promis des «réponses nationales» pour accompagner les services de santé français «afin qu'ils puissent répondre à cette crise», mais aussi pour «accompagner tous les secteurs qui sont touchés sur le plan économique, en particulier les petites et moyennes entreprises».
Pour Emmanuel Macron, l'UE aussi «doit prendre en considération le fait que nous vivons aujourd'hui une crise exceptionnelle, qui suppose des réponses exceptionnelles». Dans la mesure où la réponse sanitaire à cette crise «a un coût», le président a tenu à souligner que «les contraintes budgétaires de tel ou tel Etat membre ne [devaient] pas empêcher de prendre les bonnes décisions en la matière.»
«Toutes les mesures non coopératives au sein de l'Union européenne sont contre-productives»
Interrogé sur la décision de la Slovénie de fermer ses frontières avec l'Italie (pays le plus durement frappé par l'épidémie en Europe) et celle de l'Autriche de limiter drastiquement l'entrée sur son territoire de voyageurs venant d'Italie, Emmanuel Macron a répondu que «toutes les mesures de freinage [de la propagation du coronavirus étaient ] utiles» mais que «toutes les mesures non coopératives au sein de l'Union européenne [étaient] contre-productives». Est-ce qu'en fermant ses frontières, la France aurait apporté une réponse efficace à la crise du coronavirus ? «Non», estime le chef d'Etat. «On l'a bien vu : il suffit d'une personne, d'un groupe de personnes, d'un voyageur pour que dans un bassin de vie les choses se répandent ; donc il faut là aussi savoir raison garder», a fait valoir Emmanuel Macron.
Par la suite, le chef d'Etat a déclaré : «Nous ne sommes qu'au début de cette épidémie ; et si nous prenons des mesures qui sont disproportionnées, ce sont des mesures avec lesquelles nous ne pourrons pas vivre dans le temps et c'est donc contre-productif.»
En outre, Emmanuel Macron a indiqué que des mesures de confinement aussi drastiques qu'en Italie contre l'épidémie de coronavirus n'avaient pas lieu d'être prises actuellement en France. «Nous prenons des mesures adaptées», a-t-il déclaré. Mais «si demain ou après-demain, il y avait lieu de le faire, nous l'expliquerions et peut-être les prendrions-nous», a-t-il ajouté, en réponse à une question de presse.