Des Gilets jaunes vont organiser un référendum national sur le projet de réforme des retraites
Les Français vont-ils pouvoir se prononcer sur le projet controversé de réforme des retraites ? Si le gouvernement a catégoriquement rejeté l'idée d'un référendum, des Gilets jaunes vont en organiser un eux-mêmes, lors des municipales.
Après avoir protesté tous les samedis dans la rue pendant plus d'un an, les Gilets jaunes, qui réclament depuis la genèse du mouvement social plus de démocratie directe, sont bien décidés à joindre le geste à la parole.
Dans cette optique, ils se sont lancés dans l'organisation d'un référendum national sur l'épineuse question du projet de réforme des retraites. Une manière de contourner le blocage de la majorité parlementaire et celui du gouvernement qui ont refusé net de consulter la population sur ce dossier. «Nous sommes partis d'un constat : les deux tiers de la population demandent un référendum, des partis politiques, les syndicats, des citoyens, des personnalités publiques, mais aussi les Gilets jaunes le demandent. Le gouvernement ne nous le donnera pas, alors pourquoi ne l'organiserions-nous pas ?», explique Micka, un des organisateur du scrutin, au micro de RT France.
Pour se faciliter la tâche, le groupe de Gilets Jaunes de l'Aveyron à l'origine de cette initiative a coché la date du 15 mars, qui correspond au premier tour des municipales : «Les gens vont déjà se déplacer pour venir voter. Il n'y a plus qu'à les accueillir une fois qu'ils ont voté [pour les municipales], et les faire voter [pour le référendum]. Ca va prendre 5 minutes.» Ainsi, en installant simplement des urnes à côté des bureaux de vote, les électeurs munis de leur carte pourront répondre par oui ou par non à la question suivante : «Selon vous, faut-il retirer le projet actuel de réforme de retraites à points ?»
Ce ne sont pas que les Gilets jaunes
Reste à trouver des personnes pour tenir lesdits bureaux, ainsi que des référents pour centraliser les résultats par départements, ce que s'attèle à faire le groupe qui a ouvert à cet effet un site internet. «On est en train de référencer les personnes qui souhaitent ouvrir un bureau de vote. On crée l'ouverture du bureau via le site internet, la démarche à suivre est très simple», assure Micka, précisant qu'une «valise» d'informations et de documents était dores et déjà prête pour ceux qui tiendront ce rôle. Du code électoral de la bonne conduite du referendum national, aux communiqués de presse à adapter localement, en passant par les affiches pour annoncer où se situent les bureaux de vote, sans oublier les bulletins ou encore les feuilles de comptage pour le dépouillement, tout a été préparé.
Et l'idée se répand comme une trainée de poudre au sein des différents groupes de Gilets jaunes. «On a des contacts qui nous arrivent de toute la France, des Alpes, de l'Hérault, du nord de la France, du côté de Toulouse, etc.», poursuit Micka, qui souligne que toute personne qui souhaite ouvrir un bureau de vote est la bienvenue, qu'elle soit Gilet jaune ou pas. «Gilet jaune, syndicaliste, adhérent à un parti politique, à une association, citoyen lambda, il n'y a aucun problème. Ce ne sont pas que les Gilets jaunes», précise-t-il, notant que son groupe se contentait de donner «une mallette d'informations, une trame d'organisation».
Si l'organisation se révèle en elle-même d'une «facilité déconcertante» pour le groupe qui a, dans un passé proche, organisé un référendum sur des questions locales, reste désormais à ce que «tout le monde s'empare» de l'idée, afin de la rendre incontournable dans le débat national.
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