Vidéos de Griveaux : Son-Forget demande la levée de l'asile politique de Piotr Pavlenski
Joachim Son-Forget – qui assure avoir diffusé un lien vers les vidéos de Benjamin Griveaux pour ouvrir le débat sur la protection de la vie privée – a demandé de lever l'asile politique de Piotr Pavlenski, l'artiste russe à l'origine de la fuite.
Le député Joachim Son-Forget, ex-LREM, a justifié dans une interview sur CNews, ce 14 février, sa décision de relayer le lien vers les vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux qui ont poussé celui-ci à retirer sa candidature pour les municipales à Paris.
Selon lui, en agissant ainsi il entendait défendre Benjamin Griveaux, et mettre «sur la place publique le problème» de la protection de la vie privée. Surtout, il a appelé à sanctionner «les véritables coupables», à commencer par l'artiste russe Piotr Pavlenski, un «dissident recherché par la Russie». «Ce que je veux, c’est la peau des coupables. Ce monsieur Piotr Pavlenski doit être remis dans un avion. Son asile politique doit être levé, il doit être renvoyé chez monsieur Poutine», a-t-il ainsi déclaré.
L’artiste russe, réfugié en France où il jouit de l'asile politique, a en effet reconnu dans les colonnes de Libération être à l'origine de la diffusion des images. Il a confié vouloir «dénoncer l’hypocrisie» de l’ex-porte-parole du gouvernement, affirmant tenir cette vidéo d’une «source» qui avait une relation consentie avec Benjamin Griveaux. «C'est quelqu'un qui s'appuie en permanence sur les valeurs familiales, qui dit qu'il veut être le maire des familles et cite toujours en exemple sa femme et ses enfants. Mais il fait tout le contraire.», a ajouté le ressortissant russe.
Un geste que Juan Branco – qui explique au Point avoir été consulté par l'artiste en tant qu'avocat – s'apparente donc, d'après ce dernier, à «un acte politique». «De la même façon qu'il s'était opposé au régime de Poutine, il était prêt à tout pour s'opposer au régime de Macron, qu'il considère comme tout aussi répressif», a ainsi fait savoir Juan Branco, ajoutant qu'il s'agissait de «la première vidéo d'une série».
Habitué aux coups d'éclat, Piotr Pavlensky a défrayé, à de nombreuses reprises, la chronique en réalisant des performances qu'il considère comme autant de revendications politiques. En octobre 2017, l'artiste controversé – qui a obtenu l'asile politique en France après avoir fui la Russie où il est accusé d'agressions sexuelles – avait mis le feu à la façade d'une succursale de la Banque de France, à Paris. Une action pour laquelle il avait été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis.
Par le passé, il s'était, entre autres, cousu les lèvres en soutien aux Pussy Riot ou cloué la peau des testicules sur les pavés de la place Rouge. Il avait également arrosé d'essence et incendié les portes du siège du FSB à Moscou, ce pourquoi il avait été condamné à 500 000 roubles (7 900 euros) d’amende.