Affaire Ramadan : une quatrième plainte pour viol compromise

Affaire Ramadan : une quatrième plainte pour viol compromise© Philippe Wojazer Source: Reuters
Le philosophe suisse Tariq Ramadan assiste à une audition parlementaire française à l'Assemblée nationale à Paris, le 2 décembre 2009. (image d'illustration)
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Les éléments recueillis par la brigade criminelle sur la quatrième plainte contre Tariq Ramadan pour viol ne corroborent pas la version de la plaignante, selon Le Monde. La défense de l'islamologue dénonce un parti pris du parquet.

Après trois premières plaintes controversées déposées depuis 2017 contre l'islamologue Tariq Ramadan, une quatrième, venue s'ajouter fin août 2019, est mise à mal par les investigations en cours, comme le rapporte Le Monde qui a eu accès au dossier.

C'est ainsi qu'après Henda Ayari, la surnommée «Christelle» et Mounia Rabbouj, la surnommée «Elvira» fut la quatrième femme en France à accuser Tariq Ramadan pour des faits présumés de viol. Âgée d'une cinquantaine d'années et originaire du sud de la France, «Elvira» a affirmé avoir été victime d’un «viol en réunion», perpétré le 23 mai 2014 par Tariq Ramadan et un homme «de son staff», à l’hôtel Sofitel de Lyon (Rhône) alors qu’elle travaillait comme journaliste radio. Or, les vérifications de la brigade criminelle, auxquelles a eu accès le quotidien du soir, révèlent non seulement qu'il existe un billet d'avion électronique Londres-Baltimore au nom de l'islamologue daté du 23 mai 2014 en fin d'après-midi, mais également que l'accusatrice n'avait jamais eu de carte de presse.

De plus, selon Le Monde, les enquêteurs n’ont pas retrouvé les échanges prétendus avec l'islamologue sur le téléphone de la plaignante. 

Autre élément : le journal rapporte qu'«Elvira» a été condamnée à plusieurs reprises dans le passé pour des faits d’escroquerie, de vol avec violence, de dénonciation calomnieuse et d’agression sexuelle. A noter aussi qu'à la suite de sa plainte, la quinquagénaire ne s'est jamais rendue aux convocations des enquêteurs et du juge. «Après maintes tergiversations, elle déclarait qu’elle ne souhaitait plus parler de cette affaire et envisageait même de retirer sa plainte», ont résumé des policiers dans un procès-verbal, consulté par Le Monde qui estime que cette «plainte, ressemble fort, désormais, à une impasse».

Philippe Soussi, l'un des avocats de la plaignante, a confirmé ces informations dans Var-Matin le 25 janvier. Il semble à cet égard tout à fait désemparé. «La plaignante ne met pas ses avocats en situation d’assurer la défense de ses intérêts. Et en ce qui me concerne j’ai donc pris la décision de ne plus intervenir dans cette procédure», déclare-t-il. Le journal régional ajoutant qu'«Elvira» ne s'est pas rendue non plus à un entretien avec un expert psychiatre mandaté dans cette affaire.

La défense de Tariq Ramadan accuse le parquet de parti pris

En outre, «Elvira» avait aussi dénoncé la visite de «deux individus», le 29 janvier 2019, visant à l'intimider et a assuré être allée voir les gendarmes le jour même. Or, la brigade criminelle de Paris, rapporte Le Monde, relève que les gendarmeries locales n’ont «retrouvé aucune trace de cette intervention». Et que les vérifications des lignes téléphoniques des parties «ne corrobore[ent] absolument pas son récit». Le téléphone portable d'«Elvira» a continué de fonctionner normalement après le 29 janvier, alors qu’elle avait assuré l’avoir remis aux gendarmes.

Une autre information est relevée par Le Monde : les enquêteurs ont dévoilé qu'avant sa plainte, «Elvira» avait été en contact téléphonique à «des dizaines de reprises avec le paparazzi Jean-Claude Elfassi». Ce photographe a aussi appelé régulièrement Henda Ayari, l’une des accusatrices de Tariq Ramadan défendue par le même avocat parisien qu’«Elvira», Francis Szpiner. Une information qui rejoint les propos de Maryam Ramadan, la fille de l'islamologue, à RT France au sujet des trois premières plaignantes. «Ces femmes ont assuré ne pas se connaître, or il est avéré maintenant qu’elles se connaissaient depuis 2009 et qu’elles étaient en lien avec des personnalités publiques hostiles à mon père, comme Caroline Fourest ou le paparazzi Jean-Claude Elfassi», avait-elle assuré dans un entretien publié sur notre site le 15 juillet 2018.  

La défense de Tariq Ramadan dénonce la précipitation avec laquelle le parquet a, selon elle, élargi l’enquête fin août 2019, en prenant en compte cette quatrième plainte «sans effectuer la moindre vérification, même élémentaire», dénonce Emmanuel Marsigny, l’avocat de Tariq Ramadan dont les propos sont rapportés par Le Monde. Cela traduit, selon lui, «l'aveuglement» du parquet et «son parti pris» dans cette affaire. «Le parquet a manœuvré pour éviter d’avoir à prendre une décision favorable à Tariq Ramadan qui, pourtant, s’impose», ajoute le conseil qui estime que cette plainte aurait dû être immédiatement classée.

Alors que cette quatrième plainte semble compromise, les proches de Tariq Ramadan dénoncent un fiasco judiciaire dans cette affaire. Sa fille Maryam, qui ne cesse de défendre son père depuis le premier jour, invite à longueur de tweets à ce que la justice s'intéresse à Jean-Claude Elfassi, selon elle au cœur de cette affaire.

Dans un tweet, la jeune femme se veut prémonitoire : «Comme par hasard après cette déroute ça ne m’étonnerait pas qu’une nouvelle plainte sorte. C’est la technique depuis le début de cette histoire. Chaque fois qu’une tombe on nous ramène une nouvelle mythomane.» 

Contactée par RT France, Maryam Ramadan annonce en tout cas que des plaintes à l'encontre d'«Elvira» et de Jean-Claude Elfassi sont actuellement en préparation. Tariq Ramadan avait déjà porté plainte en février 2019 contre ses trois premières accusatrices pour «dénonciation calomnieuse» et dénonciation d'une «infraction imaginaire». 

Lire aussi : La fille de Tariq Ramadan témoigne : «Mon père vit une injustice flagrante» (EXCLUSIF)

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