Menacés de licenciement, les employés d'une usine détruisent des milliers de smartphones (VIDEO)
- Avec AFP
Depuis le 12 décembre, les salariés de l'entreprise Remade protestent avec une méthode originale contre les conditions dans lesquelles ces derniers risquent d'être licenciés. Ils détruisent une partie de leur production, des Iphone reconditionnés.
Plusieurs milliers de smartphones de modèle Iphone sont détruits chaque jour depuis le 12 décembre par les salariés de l'entreprise Remade (Manche). Une action qui vise à attirer l'attention et à protester contre leur licenciement.
Remade a été lancée en 2014, embauchant à tour de bras (le groupe compte au total, toutes filiales confondues, 500 salariés contre 680 en septembre) avant d'être placée en redressement judiciaire fin septembre. Sa principale filiale, Remade SAS, a été placée en liquidation avec poursuite d'activité le 28 novembre. La direction de Remade affiche un stock de 25 000 à 33 000 Iphone reconditionnés prêts à être commercialisés. «Puisque les hommes n’ont aucune valeur, nous allons nous attaquer à [...] l’argent. Ainsi, nous détruirons 1 000 Iphone par jour jusqu’à être entendus», a menacé le 12 décembre dans un communiqué le CSE de Remade SAS qui emploie environ 330 salariés à Poilley, près du Mont-Saint-Michel.
Les employés de Remade, qui recycle des smartphones, ont détruit des milliers de téléphones pour protester contre leurs conditions de licenciement#AFPpic.twitter.com/EtWyj6twej
— Agence France-Presse (@afpfr) December 14, 2019
Le compte Facebook de l'antenne locale de la CFDT rend régulièrement compte de l'action des salariés mécontents, soutenant leur action de destruction de smartphones et expliquant la démarche : «Nous ne nous laisserons pas faire, nous ne serons pas sacrifiés sans indemnités. Le temps presse, la balle est dans le camp des élus et des financiers, il est grand temps qu’ils réagissent et assument leurs actes...»
«A cette date, les offres de reprise ne concerneraient qu'une poignée de salariés et le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) n'est pas financé», avait affirmé le CSE le 12 décembre.
Le tribunal de commerce de Rouen doit examiner le 17 décembre à 10h les offres de reprise. Selon la CFDT et une source proche du dossier, six ont été déposées. Des négociations sont encore en cours. A ce stade, le groupe indien CTS, qui était client de Remade début 2019, reprendrait 96 à 110 salariés et mettrait 500 000 euros sur la table pour le stock de téléphones, selon Sophia Garcia, secrétaire CFDT du CSE et cadre de Remade SAS.