Réforme des retraites : Edouard Philippe garde le cap, Jean-Luc Mélenchon et FO aussi
Au lendemain d'une forte mobilisation contre la réforme des retraites, le Premier ministre annonce qu'il dévoilera l'intégralité du texte le 11 décembre. Jean-Luc Mélenchon regrette que «le message [des manifestants] n'ait pas vraiment été entendu».
Lors d'un point presse à Paris le 6 décembre, Edouard Philippe a rappelé sa fermeté quant à la suppression des régimes spéciaux dans le cadre de la future réforme des retraites. «Ma logique ne sera jamais celle de la confrontation», a tout de même tempéré le chef du gouvernement.
Alors que le mouvement social était d'ampleur le 5 décembre et, la grève toujours forte dans la fonction publique le 6 décembre, le Premier ministre a assuré que la transition et les transformations se feront «progressivement» car, de son aveu, «nous avons le temps». Il a affirmé que les opposants diffusaient des simulateurs «qui ne correspond[aient] à rien» et des fake news sur le futur projet de réforme.
Edouard Philippe a également présenté un calendrier en rappelant que le 9 décembre la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, et le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, rencontreront les organisations syndicales et patronales pour «clôturer» le débat. Le 11 décembre, Edouard Philippe présentera l'intégralité de la réforme lors d'une prise de parole au Conseil économique, social et environnemental (Cese).
L'un des premiers à réagir à l'intervention du Premier ministre, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a déploré depuis Marseille que «le message n'a pas vraiment été entendu» par Edouard Philippe après la mobilisation du 5 décembre. Il a argumenté en disant qu'il «n'[était] pas vrai que les régimes spéciaux créaient un désordre dans le système actuel [étant donné qu'] il n'y a que 3% des personnes concernées [par les régimes spéciaux]». Il a en outre désigné un paradoxe, concernant la future réforme : «Le système par points va en réalité créer [...] autant de régimes spéciaux que de générations.» «Un système de chacun pour soi», a-t-il poursuivi, voyant l'obligation future pour de nombreux Français de faire appel aux fonds de pension «pour organiser un revenu décent» à la retraite. Il a annoncé son soutien à l'appel intersyndical d'une nouvelle mobilisation pour le 10 décembre.
La secrétaire confédéral de Force ouvrière Béatrice Clicq a pour sa part affirmé de nouveau, sur BFM TV, l'opposition du syndicat à un régime de retraites par points, rappelant que le gouvernement ne négociait pas mais n'était que dans la «concertation» avec les syndicats.
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