France

Deux militants de la Ligue de défense noire africaine condamnés pour avoir intimidé Patrick Balkany

Deux membres du mouvement Ligue de défense noire africaine (LDNA) ont été condamnés à six mois de prison pour intimidation envers Patrick Balkany et une femme. L'un des deux militants avait déjà été condamné pour viol de personne vulnérable.

Deux militants de la Ligue de défense noire africaine (LDNA), un mouvement controversé qui se présente comme luttant contre la négrophobie et le racisme, ont été condamnés, le 25 novembre, pour acte d'intimidation envers Patrick Balkany, qu'ils avaient pris à partie début septembre dans la rue à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

Déjà défavorablement connus de la justice, les deux hommes sans emploi, âgés de 30 et 31 ans, ont été condamnés pour «acte d'intimidation envers un élu public» à six mois de prison et devront indemniser l'édile d'un euro symbolique.

Le plus âgé, notamment condamné en 2014 à sept ans de prison pour viol sur personne vulnérable, a également écopé d'une amende de 1 000 euros pour avoir donné aux enquêteurs une «identité imaginaire», son «nom de militant», a-t-il expliqué à la barre. Le ministère public avait requis quatre mois de prison contre lui.

«Cette condamnation est excessive», a aussitôt réagi son avocate Natacha Haleblian, annonçant faire appel. «On n'a pas pris en compte les violences dont mon client a été victime» de la part du plaignant, a-t-elle fait valoir.

L'autre co-prévenu, qui était par ailleurs poursuivi pour «menace de mort réitérée» contre une femme qui avait tenté de protéger Patrick Balkany pendant l'altercation, devra également indemniser cette dernière à hauteur de 1 000 euros pour préjudice moral.

Le mouvement, qui considère au contraire que c'est le maire de Levallois Perret qui a agressé ses militants, a annoncé dans un communiqué qu'il allait faire appel de cette «décision inique». 

«Agressez-moi !»

Les deux militants, qui déclarent «lutter contre les discriminations» et réclamaient la relaxe, ont expliqué avoir voulu ce jour là, le 5 septembre, prendre rendez-vous avec le maire, croisé fortuitement devant le commerce d'une femme en difficulté qu'ils soutiennent depuis février.

Une affaire «d'ordre privé» qui ne les regardait pas, avait alors balayé Patrick Balkany en tentant de mettre un terme à la conversation.

Des extraits vidéos tournés avec son portable par l'un des militants montrent une discussion «courtoise» dans un premier temps, mais qui s'envenime peu à peu. 

On y voit notamment le maire, récemment condamné pour fraude fiscale et blanchiment, prendre le militant le plus âgé par l'oreille pour l'«emmener au commissariat» sous d'incessants «allez-y, tapez-le !», «tapez-moi !» ou encore «agressez-moi !» lancés par l'un ou l'autre des militants.

L'un d'entre eux affirme avoir même reçu un «coup de poing» sur la poitrine et n'avoir «jamais bousculé» le maire. Mais pour le ministère public, la vidéo est sans appel : «Ils viennent au contact, cherchent le dérapage. L'acte d'intimidation est parfaitement caractérisé.»

«La LDNA utilise ce procès» comme une «tribune», a tancé de son côté Romain Dieudonné, l'avocat de Patrick Balkany. 

L'organisation s'est rendue célèbre par ses modes d'action choc ; l'un de ses militants s'était, par exemple, filmé en train de se rendre au siège de Montrouge du Crédit agricole, pour exiger le licenciement d'un activiste identitaire. La LDNA avait également fait parler d'elle lorsqu'un de ses membres avait enjoint publiquement les Noirs sud-africains à privilégier le meurtre des «Blancs», des «Chinois» et des «Indiens» plutôt que celui des étrangers noirs du pays

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