Mutilation d'un Gilet jaune : Nunez pris à partie par les Insoumis à l'Assemblée nationale
Lors d'une session de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, les Insoumis ont demandé le départ du préfet Didier Lallement. Une vive passe d'armes a suivi, opposant la France insoumise et les membres de la majorité.
Alors que le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nunez, répondait à une question de l'Insoumis Ugo Bernalicis à l'Assemblée nationale le 19 novembre, qui dénonçait une remise en cause du «droit de manifester» après l'interdiction de rassemblements lors de l'acte 53 des Gilets jaunes à Paris et réclamait la démission du préfet Lallement, François Ruffin s'est écrié : «Un mot, un mot de compassion !» pour le manifestant quadragénaire qui a perdu son œil place d'Italie, le 16 novembre.
Le président de l'Assemblée nationale et marcheur de la première heure, Richard Ferrand, a intimé le silence au député insoumis et l'a prévenu : «Monsieur Ruffin, je vous rappelle au règlement, et ce sera inscrit au procès-verbal.»
Après la prise de parole du bras droit de Christophe Castaner, le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a tenu un vif échange avec l'élue macroniste Michèle Peyron, les deux députés se sont invectivé en se tenant debout à quelques mètres l'un de l'autre, le doigt pointé.
Richard Ferrand les a tous deux invités à se rasseoir et à l'adresse de l'insoumis, il a précisé : «On ne peut pas passer son temps à stigmatiser la violence, et donner ce spectacle de violence verbale. Sachez vous tenir!»
Le Premier ministre Edouard Philippe est quant à lui revenu quelques minutes plus tard sur la mise en cause de Didier Lallement par Ugo Bernalicis et a déclaré à cet égard : «Mettre en cause nommément un fonctionnaire, qui exerce sa mission au service de l’État, et qui, dans cet hémicycle, ne peut pas répondre [...], me semble ne pas exactement correspondre aux exigences [...] d’une démocratie mûre.» Quelques instants plus tôt, Ugo Bernalicis avait en effet déclaré dans l'hémicycle, à propos du préfet : «C'est à dessein que vous l'avez nommé car il y a une adéquation entre votre doctrine de maintien de l'ordre et la réputation de ce préfet, entre l'éborgneur et le fou furieux», estimant que Didier Lallement avait «quitté le camp de la République» et demandant à ce qu'il soit «démis de ses fonctions».
"Je vous interroge sur la réalité du droit de manifester en France", @Ugobernalicis (FI) dénonce la gestion "calamiteuse" de la manifestation de samedi à Paris et accuse le Gvt de "gouverner par la peur". #DirectAN#QAGpic.twitter.com/Qf6kqiE3ky
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) November 19, 2019