«Si on est au Smic, faut peut-être pas divorcer» : une chroniqueuse de LCI provoque un tollé
Julie Graziani, chroniqueuse sur LCI, a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux en critiquant le choix de vie d'une mère de famille célibataire qui avait interpellé Emmanuel Macron fin octobre. La Secrétaire d'Etat Marlène Schiappa a réagi.
Le 4 novembre dans l’émission 24h Pujadas sur le plateau de LCI, la chroniqueuse Julie Graziani, par ailleurs éditorialiste à la revue L'Incorrect, commentait la venue d'Emmanuel Macron à Rouen, durant laquelle le chef de l'Etat a été interpellé par une mère célibataire. Julie Graziani s'en est vivement pris à cette femme, qui déclarait notamment avoir du mal à s'en sortir en gagnant le Smic, seule avec deux enfants.
«Je trouve que les aides ne sont pas terribles», avait en effet lancé la dame au président de la République devant les caméras le 30 octobre avant d’ajouter : «Seule avec deux enfants au Smic, je ne vois pas trop comment on peut s’en sortir.»
🔴 Julie Graziani (L’incorrect/LCI) 🔴
— BalanceTonMedia (@BalanceTonMedia) November 5, 2019
À propos d’une femme au SMIC seule avec 2 enfants #24hPujadas
« Qu’a t’elle fait pour se retrouver au SMIC, a-t-elle bien travaillée à l’école ou suivie des études ? »
« Et si on est au SMIC, faut peut être pas divorcer dans ces cas là » pic.twitter.com/2FLI5L4U51
«Si on est au Smic, il ne faut peut-être pas divorcer»
Julie Graziani a commenté l'échange en questionnant les choix effectués par cette mère : «Qu’est-ce qu’elle a fait pour se retrouver au Smic ? Est-ce qu’elle a bien travaillé à l’école ? Est-ce qu’elle a suivi des études ? Et puis, si on est au Smic, et bien il ne faut peut-être pas non plus divorcer dans ces cas-là. À un moment donné, quand on se rajoute des difficultés sur des difficultés, et des boulets sur des boulets, on se retrouve avec des problèmes», a-t-elle déclaré.
Ces propos ont vite fait le tour des réseaux sociaux. De nombreux internautes ont fustigé les propos de Julie Graziani, tout comme la Secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa. «J’aimerais comprendre : quel est le message quand on blâme une femme de ne gagner que le SMIC puis qu’on lui reproche publiquement d’avoir divorcé ? Riche on peut divorcer, pauvre il faut subir ? Sous couvert d’opinion, un violent mépris des mères isolées !», a ajouté Secrétaire d'Etat.
Bonjour @LCI j’aimerais comprendre: quel est le message quand on blâme une femme de ne gagner que le SMIC puis qu’on lui reproche publiquement d’avoir divorcé ?
— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) November 5, 2019
Riche on peut divorcer, pauvre il faut subir ?
Sous couvert d’opinion, un violent mépris des mères isolées ! https://t.co/JONiwubkqr
Elle présente ses excuses
Ce mardi 5 novembre, l'éditorialiste au magazine L'Incorrect a souhaité apporter quelques précisions et a présenté ses excuses sur Twitter, ainsi que dans un texte publié sur L'Incorrect.
Je mets les points sur i. Chacun est responsable de ses parcours de vie. Tu as fait le mauvais choix de boulot, tu as fait le mauvais choix de mec, tu assumes. Ce n'est pas à l'Etat d'arranger tes problèmes. #GiletsJaunes
— Julie Graziani (@grazianijulie) November 4, 2019
Point sur les i, suite. Notre société est devenue un gigantesque triangle de karpman avec des plaignants vindicatifs, attendant de l'Etat qu'ils les sauve et ne réalisant même plus que ce sont quand même eux les premiers responsables de leur sort.
— Julie Graziani (@grazianijulie) November 4, 2019
Et enfin, quand j'étais jeune, nous vivions à 5 dans 35m2. Ma mère a du emprunter de l'argent plus d'une fois pour les courses alimentaires. Et bien ça ne serait pas venu à l'esprit de ma mère de venir engueuler le Président de la République. #GiletJaunes.
— Julie Graziani (@grazianijulie) November 4, 2019
«Notre société est devenue un gigantesque triangle de Karpman avec des plaignants vindicatifs, attendant de l'Etat qu'ils les sauve et ne réalisant même plus que ce sont quand même eux les premiers responsables de leur sort», a-t-elle notamment expliqué avant d'évoquer sa situation personnelle. «Quand j'étais jeune, nous vivions à 5 dans 35m2. Ma mère a du emprunter de l'argent plus d'une fois pour les courses alimentaires. Et bien ça ne serait pas venu à l'esprit de ma mère de venir engueuler le Président de la République», a écrit l'éditorialiste.
Voilà, voilà, je suis désolée, ok ? Je me suis laissée gagner par l'énervement et j'ai été trop dure. 🧟♀️ https://t.co/81Ryv8VcCB
— Julie Graziani (@grazianijulie) November 5, 2019
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