Obligation de quitter le territoire vs. séjour prolongé : Castaner évoque l'imam fiché de Gonesse
Devant l'Assemblée, Christophe Castaner a expliqué que la carte de séjour d'un imam de la mosquée fréquentée par Mickaël Harpon qui avait pourtant été sommé de quitter le territoire avait été prolongée en raison de son statut familial.
Après avoir reconnu, dans la presse, des «failles» et même un «dysfonctionnement d'Etat», Christophe Castaner était auditionné devant la Commission des lois de l'Assemblée nationale ce 8 octobre sur l'attentat du 3 octobre, lors duquel un fonctionnaire radicalisé de la préfecture de police, Mickaël Harpon, a ôté la vie à quatre de ses collègues. Le ministre de l'Intérieur a été interrogé sur un sujet en particulier, quelques heures après la promesse d'Emmanuel Macron, lors de l'hommage national aux victimes du terroriste, d'un «combat sans relâche» face à «l'hydre islamiste» : la prolongation du titre de séjour de l'imam Hassan al Houari.
Fiché pour fondamentalisme, cet imam, entre février et décembre 2017, de la mosquée de la Fauconnière à Gonesse fréquentée par Mickaël Harpon, avait en effet fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire (OQTF) sous 30 jours en 2015... avant de voir son titre de séjour finalement prolongé jusqu'en 2020.
Castaner ne fait «aucun lien» avec l'attentat
Interpellé à ce sujet par la députée de droite Emmanuelle Ménard, le ministre s'est expliqué précisant d'emblée : «Je ne sais pas, contrairement à ce que j'ai pu lire, si un imam a été entendu par la police ou quoi que ce soit.» Affirmant ignorer la raison pour laquelle l'OQTF dont a fait l'objet l'imam, «admis en France décembre 2014», n'a pas été exécutée, Christophe Castaner a expliqué les raisons de la prolongation de son séjour en 2019 : «Ce que je peux vous dire c'est que depuis, dans le cadre de la commission départementale [...] avec des élus désignés par l'association des maires de chaque département, il a été décidé de lui accorder un titre valable [jusqu'en avril 2020] parce qu'il a un enfant et qu'il s'est marié.»
Et Christophe Castaner de préciser : «Je ne fais aucun lien avec l'affaire qui a provoqué ce qu'il s'est passé le 3 octobre à la préfecture de police.»