Rouen : 5 235 tonnes de produits chimiques ont brûlé dans l'incendie de l'usine Lubrizol
Ce 1er octobre, la préfecture de Seine-Maritime a dévoilé la liste des produits qui ont brûlé dans l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen. Alors que de nombreux habitants demeurent inquiets, elle s'est voulue rassurante sur leur nocivité.
5 253 tonnes de produits chimiques dont plus de 60% d'«additifs multi-usages» ont été détruits dans l’incendie de l’usine Lubrizol, selon une liste publiée, le 1er octobre, sur le site internet de la préfecture de Seine-Maritime. «Tous les produits ne sont pas dangereux. La dangerosité dépend de la quantité présente, du devenir des molécules après avoir brûlé et de la manière dont on est exposé [contact cutané, inhalation, ingestion]», est-il précisé dans l’un des documents joints à la liste des produits incendiés.
La préfecture a également mis en ligne sur son site les 479 «fiches de sécurité» qui «précisent les caractéristiques des produits et les risques associés, notamment en cas de combustion».
L’administration a, en outre, informé que la campagne de prélèvements effectués dans l’air, l’eau, les sols et les aliments engagée «dès le début de l’accident» serait complétée, si nécessaire, «afin de procéder à une évaluation quantitative des risques sanitaires qui se déroulera pendant plusieurs semaines».
Cette communication de la préfecture était attendue : quelques heures plus tôt, devant les députés, le Premier ministre Edouard Philippe avait promis que le préfet de Normandie, Pierre-André Durand, rendrait «publique la liste des produits stockés dans les bâtiments qui ont brûlé et les quantités de ces produits».
En outre, ce même 1er octobre, la préfecture de Normandie a assuré qu'il n'y avait pas de «risque avéré» lié à l'amiante dans l'air, selon les premiers relevés réalisés au lendemain de l'incendie, tout en évoquant 160 fûts «en état délicat» qui attendent toujours d'être évacués.
Mais les déclarations des autorités n'ont, pour l’heure, guère réussi à apaiser les inquiétudes des habitants. Le 1er octobre encore, quelques centaines de personnes ont manifesté du palais de justice de Rouen à la préfecture, pour réclamer la «vérité» sur l’incendie de l'usine et ses conditions sanitaires. La veille, des centaines de Rouennais avaient déjà manifesté, devant les locaux du conseil de la métropole de Rouen fermés au public, où se tenait une réunion à laquelle a pris part le préfet de la Seine-Maritime, Pierre-André Durand. Certains d'entre eux avaient tenté de forcer l'entrée du bâtiment où se trouvait le préfet, sans succès.
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