Incendie de Lubrizol : des Rouennais en colère tentent d'investir le conseil de la métropole
Les déclarations des autorités n'ont pas apaisé tous les esprits : des centaines d'habitants de Rouen ont manifesté ce 30 septembre devant le conseil de la métropole pour réclamer toute la transparence sur la situation sanitaire après l'incendie.
Quatre jours après l'incendie, le 26 septembre, de l'usine Lubrizol de Rouen, les inquiétudes ont laissé place à la colère chez certains habitants. La communication des autorités sur les conséquences de l'incident et les précautions à prendre, peine à convaincre une partie de la population locale. Ainsi, des centaines de manifestants ont décidé de manifester devant les locaux du conseil de la métropole de Rouen, fermés au public, où se tenait ce 30 septembre une réunion à laquelle a pris part le préfet de la Seine-Maritime, Pierre-André Durand. Ce dernier était auditionné par les élus métropolitains pour faire un point sur la situation.
«On réclame des réponses sur les dangers liés à cet accident industriel. On veut savoir pourquoi il n'y a pas eu de gestion généralisée de l'Etat, notamment sur l'ouverture des écoles, pourquoi aucune consigne n'a été donnée alors qu'on ne connaît pas les conséquences sur la santé», a déclaré au Parisien Enora Chopard, membre des Jeunes écologistes rouennais qui se trouvait parmi les manifestants.
Si certains d'entre eux se sont contentés de crier haut et fort leur exaspération afin de se faire entendre par les autorités locales, d’autres ont tenté de forcer l'entrée dubâtiment où se trouvait le préfet, sans succès. Agents de sécurité et policiers ont été déployés devant le conseil de la métropole de Rouen, pour éviter toute intrusion des contestataires. Selon la métropole, une trentaine de camions des forces de l'ordre étaient par ailleurs stationnés autour du bâtiment.
Des tensions. Des habitants de Rouen en colère demandant « La vérité sur l’incendie de Lubrizol » tentent de rentrer dans la salle où le préfet est présent pour une reunion de la Métropole.
— Remy Buisine (@RemyBuisine) September 30, 2019
Des agents de sécurité et des policiers à l’intérieur bloquent l’entrée. pic.twitter.com/EtTS5XT2Y9
Malgré cet épisode de tension, la police n’a pas eu recourt au gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, selon Gérald Le Corre, responsable Santé/Travail CGT Seine-Maritime.
Une manifestation prévue ce 1er octobre
Depuis l’incendie, des habitants de l'agglomération de Rouen, des partis politiques, des syndicats ou encore des associations de défense de l'environnement ont demandé davantage de transparence sur les conséquences de l'accident, qualifié de «catastrophe majeure» par le préfet Pierre-Henri Durand.
Le 28 septembre, la préfecture de Seine-Maritime a publié sur son site des résultats d'analyses liés aux risques de pollution engendrée par l'incendie. Concernant la qualité de l'air, «les résultats sur les composés organiques volatils sont tous inférieurs au seuil de quantification (quantité trop faible pour être mesurée) et font apparaître un état habituel de la qualité de l’air sur le plan sanitaire, à l’exception de la mesure effectuée sur le site de Lubrizol (présence de benzène)», a fait notamment savoir la préfecture.
Pour autant, plusieurs syndicats, dont la CGT et Solidaires, mais aussi des associations écologistes comme Greenpeace ou France nature environnement, ont appelé à manifester le 1er octobre devant le palais de justice de Rouen, exigeant «une transparence complète».
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