Affaire Ferrand : le ministre de la justice abandonne les poursuites à l'encontre d'Eric Alt
Eric Alt peut-il être magistrat et vice-président d'Anticor ? Ce dernier a représenté l'association anti-corruption lors d'une audience dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne, ce qui pourrait à présent lui être reproché.
Magistrat et vice-président de l'association Anticor qui milite contre la corruption pour la transparence de la vie publique, Eric Alt est convoqué le 19 septembre par la direction des services judiciaires pour son rôle dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne qui a récemment éclaboussé le fidèle marcheur Richard Ferrand, actuel président de l'Assemblée nationale.
Selon les termes du Monde, l'équation est ainsi posée : «Un magistrat peut-il militer au sein d’une association de lutte contre la corruption ? Et doit-il s’en justifier auprès de sa hiérarchie ?»
Dans cette affaire de «prise illégale d'intérêt» et «manquement au devoir de probité» présumés, Anticor accuse Richard Ferrand d'avoir profité de sa fonction pour favoriser sa compagne, qui aurait financé l'acquisition de locaux, d'une valeur de 375 000 euros, par les loyers des Mutuelles de Bretagne. Déçue par un premier classement sans suite de l'enquête préliminaire par le parquet de Brest en 2017, notamment pour prescription, l'association avait ensuite déposé, en 2018, à Paris une plainte avec constitution de partie civile, afin de passer outre le refus du parquet d'entamer des poursuites pénales.
Le 25 juillet, la Cour de Cassation a ordonné le dépaysement à Lille de l'information judiciaire ouverte à Paris «afin de garantir l’impartialité objective de la juridiction saisie». La défense de Richard Ferrand et de sa compagne avait dénoncé en mars un «conflit d'intérêts», le vice-président d'Anticor, Eric Alt, étant aussi premier vice-président adjoint au tribunal de grande instance de Paris.
Mise en examen de Richard #Ferrand : ces déclarations embarrassantes de 2017 qui refont surface#RichardFerrand
— RT France (@RTenfrancais) September 12, 2019
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Dont acte : ce 18 septembre, il est révélé par le quotidien vespéral que le magistrat fait l'objet d'une enquête administrative pour avoir représenté Anticor lors de l'audience de constitution de partie civile, une audience purement «technique», selon les termes du Monde qui précise que les avocats de Richard Ferrand ont exploité cette «maladresse» pour demander le dépaysement de l'affaire. Et de citer un bon connaisseur du dossier : «Anticor dérange et on sent une volonté de chercher des poux dans la tête tant des magistrats que de l’association.»
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