Campagne présidentielle : Benalla a-t-il payé des agents en liquide avec un compte personnel ?

Campagne présidentielle : Benalla a-t-il payé des agents en liquide avec un compte personnel ?© Benoit Tessier Source: Reuters
Le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, en conférence de presse le 26 octobre 2016 à Paris, à droite, Alexandre Benalla (image d'illustration).
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Nouvelles révélations du Monde, qui a enquêté sur les pratiques financières supposément douteuses d'Alexandre Benalla, alors que celui-ci dirigeait la sécurité du candidat d'En Marche! dès 2016. Des agents de sécurité auraient été payés en liquide.

Selon les informations du journal Le Monde, dès décembre 2016, Alexandre Benalla a dirigé la sécurité du candidat Macron à la présidentielle de façon contestable sur le plan des finances. Le quotidien vespéral note ainsi que la dizaine d'hommes de la petite entreprise de sécurité niçoise Tego n'aurait pas laissé beaucoup de traces dans les livres de compte. Le Monde précise en revanche : «Dans les documents remis à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), les dépenses pour la sécurité du meeting [de la Porte de Versailles le 10 décembre 2016] se limitent aux 16 500 euros versés à VIP Sécurité, un gros acteur du secteur.» 

Un membres du service d'ordre a ainsi expliqué avoir été payé «de la main à la main par Benalla, 120 euros en liquide» pour le meeting de la Porte de Versailles. Il dit également avoir assisté à une distribution de billets pour «dix gars» après un meeting à Lyon en février. 

Toujours selon cette même source, les remboursements de notes de frais se déroulaient de la même manière : des billets qui circulaient au QG de campagne d'En Marche !. Le Monde relève à ce titre que «si les sommes concernées sont difficiles à évaluer, de tels versements seraient par nature restés intraçables et auraient échappé au contrôle de la CNCCFP, chargée de valider l’ensemble des dépenses de campagne.»

Les versements tardant parfois à arriver, certains hommes auraient essayé de négocier directement avec les affaires générales du parti, ce qui aurait été vertement critiqué par Alexandre Benalla lui-même, selon une conversation WhatsApp consultée par le journal : «Il y a un des gars du SO [service d'ordre] qui a débarqué dans le bureau des AG [assemblée générale] en demandant à être payé, c’est inadmissible, il y a une façon de faire, tout passe par moi quand vous avez ce genre de demandes […]. Je ne tolérerai en aucun cas ce genre de pratique.»

Le journal assure que «tous les anciens» du service d'ordre interrogés ont spontanément évoqué des «bizarreries» dans la gestion de leurs notes de frais. La pratique la plus surprenante est peut-être la suivante : selon ces informations, Alexandre Benalla remboursait lui-même, parfois en liquide, les notes de frais depuis un compte personnel. Un ancien proche résume : «Il récupérait les notes de frais de tout le monde, il envoyait une note globale à la comptabilité, et c’est lui qui nous payait. Et, oui, c’est arrivé que ce soit en espèces. Parfois, on a oublié de rembourser les gens. Moi, j’ai fini par me dire "à quoi bon ?", et je me suis assis sur 600 euros.»

Il serait également arrivé à Alexandre Benalla de hausser le ton, toujours sur WhatsApp : «Pour ceux à qui ça ne convient pas, ils seront réglés de l’ensemble des missions qu’ils ont effectuées et ne sont pas obligés de venir sur les prochains événements.»

Sur un compte bancaire personnel, l'ancien collaborateur de l'Elysée aurait reçu régulièrement des avances de plusieurs milliers d'euros qu'il devait ensuite régulariser en produisant les justificatifs des agents de sécurité. Le Monde précise que l'on peut retrouver des allusions à ces pratiques dans les emails révélés par les MacronLeaks lors de l'entre deux tours de la présidentielle. Au mois d'avril 2017, Alexandre Benalla demande, à en croire cette même source, une avance de 5 000 euros et explique à Cédric O, alors directeur des affaires générales du parti : «Mon banquier a commencé à avoir des suées.» Celui qui est depuis devenu secrétaire d’Etat au numérique l'a alors prévenu : «Compte tenu des montants, tu seras celui qui sera le plus regardé par la commission de contrôle, donc les comptes doivent être impeccables. Or, à ce stade, le fait que tu viennes me demander une nouvelle avance alors qu’il reste autant d’argent à régulariser n’est pas de nature à me rassurer, loin de là.»

Lire aussi : Affaire Benalla : une année qui a changé le visage de la justice ?

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