Réjouissant mais encore insatisfaisant ? L’opposition réagit à la démission de Rugy
Les réactions de l'opposition à la démission de François de Rugy sont variées : si les élus ayant pris la parole expriment pour la plupart leur satisfaction, certains estiment que d'autres membres du gouvernement méritent de le quitter.
Au cœur d'une polémique sur des dépenses excessives, le ministre de la Transition écologique François de Rugy a annoncé avoir présenté sa démission le 16 juillet au matin, démission acceptée par le président Emmanuel Macron. Pour autant, il s'estime victime d'un «lynchage médiatique» et déclare avoir déposé une plainte en diffamation contre Mediapart qui avait épinglé des «dîners privés» luxueux, les travaux effectués dans son appartement et les conditions d'attribution de son logement social.
«Les attaques et le lynchage médiatique dont ma famille fait l’objet me conduisent aujourd'hui à prendre le recul nécessaire, ce que chacun comprendra», a déclaré François de Rugy.
«Steve vaut moins qu'un homard ?»
L'opposition semble, en tout état de cause, comprendre le geste du ministre. Au parti socialiste, le numéro un Olivier Faure a ainsi estimé que la position du membre du gouvernement «devenait intenable». «Dans un moment où les Français sont plus sensibles que jamais sur ces questions, alors que le gouvernement leur demande des efforts, les Français ne comprennent pas qu'on leur demande autant alors que certains élus continuent à vivre dans un certain confort ou en s'abstenant de respecter les règles qu'ils ont eux-mêmes fixées», a-t-il déclaré sur BFMTV.
«Cette démission s'imposait», estime également Julien Bayou, porte-parole d'Europe Ecologie Les Verts (EELV). Selon lui, «l'absence de transparence et le faste des réceptions» abîment la confiance dans les institutions politiques. Mais ce n'est pas tout : pour le conseiller régional d'Ile-de-France, l'écologie, dont était responsable le ministre, est victime de cette affaire.
Cette démission s'imposait.
— Julien Bayou (@julienbayou) 16 juillet 2019
L'absence de transparence et le faste des réceptions abîment la confiance dans nos institutions. L'autre victime de cette situation c'est l'écologie : qui pour succéder a #derugy sur ce poste et cet enjeu si malmené par le gouvernement? https://t.co/ie0SfcmBrM
Du côté des Insoumis, l'heure n'est pas tout à fait à la satisfaction : si l'on salue la démission de François de Rugy, on juge que d'autres s'imposent. Ainsi, le président du président du groupe France Insoumise à l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon, a regretté que «l'éborgneur Castaner» et «l'embastilleuse Belloubet» soient toujours au gouvernement. «Steve vaut moins qu'un homard ?», a-t-il ajouté, à propos de Steve Caniço, jeune homme disparu à Nantes pendant la Fête de la musique au cours de laquelle une opération policière controversée a été menée.
De Rugy démissionne. Mais l'éborgneur Castaner est toujours là et l'embastilleuse Belloubet aussi. Steve vaut moins qu'un homard ?#DeRugy#DeRugyGate#DeRugyDémission
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 16 juillet 2019
Son collègue, le député insoumis Bastien Lachaud, a tweeté un message similaire : «Rappelons quand même que Christophe Castaner a la disparition de Steve sur la conscience. Edouard Philippe devrait profiter de la circonstance pour le démettre.»
«Sa majesté Homard 1er a cuit dans le court-bouillon médiatique !»
De l'autre bord du spectre politique, les réactions sont plus variées : chez les Républicains, le député Philippe Gosselin n'a pas voulu «crier avec les loups», «ni défendre outre mesure Rugy qui a été plus que maladroit, inconsidéré». Et de «soulever la question du tribunal Médiatique» : «On le fait démissionner sur des allégations, des affirmations. C’est la porte ouverte à toute les dérives !», estime-t-il.
Gilbert Collard, député du Rassemblement national, n'a pas semblé tourmenté par de telles inquiétudes : «Sa majesté Homard 1er a cuit dans le court-bouillon médiatique !», a-t-il tweeté.
Sa majesté #Homard 1er a cuit dans le court-bouillon médiatique !#DeRugypic.twitter.com/SNvNZq1jXb
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) 16 juillet 2019