G20 : la présence d'Ivanka Trump lors d'une discussion entre dirigeants suscite le débat (VIDEO)
Dans une vidéo publiée par le compte Instagram de l'Elysée, Christine Lagarde semble réagir avec désapprobation devant la prise de parole d'Ivanka Trump en cercle restreint. La scène a relancé le débat sur le rôle de la fille de Donald Trump.
Voyage officiel en Corée du Sud, prise de parole publique au G20, accès au secret-défense et aux réunions restreintes, visite de la zone démilitarisé nord-coréenne : l’omniprésence de la fille du président américain dans son entourage n'a jamais été plus visible que ce week-end. Et une séquence isolée par la présidence française sur Instagram a relancé le débat sur le rôle dans la diplomatie des Etats-Unis de la first daughter : Ivanka Trump.
Dans la vidéo durant moins de 20 secondes et filmée le 29 juin en marge du G20 à Osaka, la patronne du FMI, Christine Lagarde, le Premier ministre britannique, Theresa May, le président de la République française, Emmanuel Macron, ainsi que le chef du gouvernement canadien, Justin Trudeau, discutent de façon informelle de «justice sociale».
Ivanka Trump appears to be trying to get involved in a talk among Macron, May, Trudeau and Lagarde (IMF head).
— Parham Ghobadi (@ParhamGhobadi) 29 juin 2019
The video is released by French Presidential palace. pic.twitter.com/TJ0LULCzyQ
Alors que Theresa May pointe le fait que la «justice sociale» n'intéresse l'auditoire que lorsqu'il s'agit d'économie, Ivanka Trump tente une incursion dans la conversation en partageant son point de vue : les réactions négatives que la «justice sociale» suscite seraient souvent liées à un système de défense propre aux hommes. Une remarque qui a eu l'air de contrarier Christine Lagarde, dont le regard réprobateur – ainsi que le langage corporel des autres susnommés – a été largement commenté sur les réseaux sociaux. Ce n'est pas le fond du propos qui fait tiquer mais la forme : la fille du président américain a-t-elle sa place dans un small talk de chefs d'Etat et de gouvernements les plus puissants du monde ?
La présidence française se défend de toute manipulation
Ivanka Trump n'est en effet pas élue et n'a comme rôle officiel que celui de conseiller à la Maison Blanche. Contacté par France Info, l'Elysée précise que la scène a été tournée quelques minutes avant le début d'une réunion consacrée à l'égalité femmes-hommes, au cours de laquelle Ivanka Trump était avec la reine Maxima des Pays-Bas l'une des principales oratrices.
The #G20OsakaSummit had a special event on Women’s Empowerment and I was pleased to participate with Queen Maxima, @IvankaTrump and many others. https://t.co/PdWrb90TCepic.twitter.com/hmVps0fz7A
— Christine Lagarde (@Lagarde) 30 juin 2019
«Certains disent qu'Ivanka Trump s'est "incrustée", mais c'est en fait le président de la République qui est arrivé alors que la conversation était déjà en cours !», précise-t-on à Paris. Un mauvais procès fait à Ivanka Trump, moquée pour avoir supposément joué des coudes ?
L'opposition à son président de père ne s'est en tout cas pas fait attendre : «C'est peut-être choquant pour certains, mais être "fille de" n'est pas une qualification professionnelle», a ainsi tancé la jeune démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, figure de la gauche du parti au Congrès.
It may be shocking to some, but being someone’s daughter actually isn’t a career qualification.
— Alexandria Ocasio-Cortez (@AOC) 30 juin 2019
It hurts our diplomatic standing when the President phones it in & the world moves on.
The US needs our President working the G20. Bringing a qualified diplomat couldn’t hurt either. https://t.co/KCZMXJ8FD9
La présidence française a été pointée du doigt, accusée d'avoir diffusé sciemment la séquence afin de tirer une balle dans le pied du président américain. Que nenni, selon Paris : l'Elysée a ainsi déclaré ne «pas avoir anticipé la récupération politique de cette scène» et réfuté toute volonté de «nourrir une opposition politique» au chef d'Etat américain.
«Nous avons réalisé une story [sur Instagram] sur les coulisses du G20 comme nous avons l'habitude de le faire lors de tels événements, afin de donner un aperçu de ce que le public ne voit pas», a poursuivi Paris auprès de France Info, soulignant qu'environ sept vidéos de discussions informelles avec Emmanuel Macron ont été publiées sur le compte Instagram de la présidence lors du week-end du 29 et 30 juin.