«Le fonctionnement du mouvement pose problème» : la députée Aina Kuric quitte LREM
En désaccord sur le mode de fonctionnement du mouvement – qui, selon elle, n'écoute plus ses militants – autant que sur sa ligne politique, pas assez sociale à son goût, la députée de la Marne Aina Kuric a annoncé son départ de LREM.
«J'y ai longuement réfléchi et cette décision m'a autant brisé le cœur que soulagé l’esprit. J’ai pris la décision de quitter le mouvement En Marche!» : Aina Krunic, députée LREM de la Marne, a claqué la porte du parti de la majorité le 7 juin, en raison d'un «désaccord avec la ligne du mouvement».
«Je ne retrouve plus dans ce mouvement les raisons pour lesquelles je me suis engagée», affirme ainsi l'élue dans un communiqué, dans lequel elle précise toutefois qu'elle «ne quitte pas la majorité parlementaire» et sera désormais apparentée LREM. Interrogée par Mediapart, Aina Krunic explique les différents griefs qu'elle a contre le mouvement, en premier lieu desquels figure son fonctionnement, qui n’a pas «su écarter ceux qui trahissent nos valeurs communes».
«Dès la législative de 2017, pour laquelle j’étais candidate, j’ai constaté que deux circonscriptions sur cinq avaient été gelées, réservées à des personnalités, pour ne pas déranger», note ainsi la députée, qui regrette que la gestion de ce mouvement soit trop éloignée du terrain : «Tout se passe à Paris.» «Je ne dirais pas que c’est du mépris, mais c’est manifestement un manque de considération et d’attention aux Marcheurs», poursuit-elle, appelant le parti à «sortir de cette posture où l’on n’écoute personne».
«Je ne me reconnais plus dans ma famille politique»
Concernant la ligne politique suivie par le parti présidentiel, Aina Krunic, qui a voté contre la loi asile et immigration et s'est abstenue sur la loi anticasseurs, s'agace du virage à droite emprunté depuis plusieurs mois : «Je ne me reconnais plus dans ma famille politique aujourd’hui [...] je ne partage pas toujours la voie qui est prise depuis deux ans.»
Et selon elle, il devenait de plus en plus difficile de porter une voix différente au sein du mouvement, qui s'est pourtant construit sur l'ambition d'encourager la diversité des opinions. «J’ai eu souvent le sentiment que je gênais, alors que mon engagement à En Marche ! se fondait sur le fait que l’on pouvait s’enrichir mutuellement. C’était devenu problématique», fait-elle ainsi savoir dans son entretien à Mediapart.
Bien que ce ne soit «pas visible», Aina Krunic demeure malgré tout convaincue que LREM porte «des mesures de gauche», et espère toujours influer sur le mouvement en restant apparentée. Un vœu pieux ?