Le tribunal administratif refuse de prendre en compte le rapport sur les ventes d'armes au Yémen

Le tribunal administratif refuse de prendre en compte le rapport sur les ventes d'armes au Yémen© Massimo Pinca Source: Reuters
Le cargo saoudien Bahri Yanbu, soupçonné de transporter des armes françaises à destination de l'Arabie saoudite, dans le port de Gênes en Italie, le 20 mai 2019 (image d'illustration).
Suivez RT en français surTelegram

Saisi par une ONG sur les ventes d’armes à la coalition arabo-saoudienne pour frapper le Yémen, le tribunal administratif de Paris a rejeté le rapport de la direction du renseignement militaire qui met en cause l'Etat français, révélé par Disclose.

«Cachez ce dossier que je ne saurai voir» : voici en substance la décision du tribunal administratif de Paris qui refuse de prendre en compte le rapport sur les ventes d'armes au Yémen, rendu public en avril dernier par les journalistes de l'ONG Disclose.

Appelé à statuer sur une suspension des exportations, le tribunal avait été saisi par l'association Action sécurité éthique républicaines (ASER) veillant aux droits de l'homme dans le domaine des transferts d'armement. L'audience est prévue le 11 juin.

L'ONG avait versé au dossier le rapport de la direction du renseignement militaire (DRM) qui a fait trembler l'Etat français, visible en ligne, accessible à tous. Il répertorie sans ambiguïté le nom des armes vendues, de nombreuses s'avérant létales, information qu'avaient niée jusqu'ici deux ministres français. 

Averti, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), qui assiste les décisions prises par l’exécutif en matière de défense et de sécurité nationale, a estimé que ce document était classifié, et ne pouvait donc pas être examiné dans le cadre de la procédure. 

Un rapport retiré de la procédure et détruit

Le tribunal administratif lui a donné raison et a répondu à l'association ASER dans un courrier du 27 mai. Selon le quotidien Libération qui y a eu accès, il est écrit que «ce document, présenté sous l’intitulé "Note de la direction du renseignement militaire (DRM) en date d’octobre 2018" est retiré du dossier […] pour être détruit». Libération note que le courrier comporte des mises en garde sur les sanctions encourues en cas de violation du secret de la défense nationale, et de dévoilement d'informations protégées par des personnes habilités, qui peuvent valoir jusqu'à sept ans de prison.

Matteo Bonaglia, l'avocat d'ASER, s'est étonné de cette mention, et s'est plaint que le président du tribunal se soit «fait le relais du gouvernement au sein de sa juridiction» et que «le SGDSN se soit «concentr[é] sur cette pièce car elle contredit ses arguments».

Les déclarations sur l'armement faites par le gouvernement contredites par le rapport

L'exécutif, à de nombreuses reprises, a affirmé que seules des armes non offensives étaient exportées pour être utilisées par la coalition arabo-saoudienne. La ministre des Armées Florence Parly avait ainsi déclaré le 20 janvier: «Je n’ai pas connaissance du fait que des armes [françaises] soient utilisées directement dans ce conflit.» Jean-Yves le Drian avait abondé en son sens au mois de février, affirmant : «Nous ne fournissons rien à l’armée de l’air saoudienne.» Des affirmations réfutées par les enquêteurs de Disclose qui révélaient le 15 avril que la coalition menée par l'Arabie saoudite aurait fait usage d'armement français pour faire feu au Yémen, «y compris sur des zones civiles».

Lire aussi : Journalistes convoqués par la DGSI : la majorité se félicite que la France soit «un Etat de droit»

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix