Marseille : 174 migrants mineurs non accompagnés relogés à l'hôtel
- Avec AFP
Le conseil départemental des Bouches-du-Rhône a annoncé ce 4 avril que 174 migrants mineurs non accompagnés (MNA) avaient été relogés à l'hôtel. Certains d'entre eux avaient squatté pendant plus de trois mois un bâtiment du diocèse de Marseille.
Après avoir squatté pendant plus de trois mois pour certains un bâtiment du diocèse de Marseille, 174 migrants mineurs non accompagnés (MNA) ont été relogés à l'hôtel ce 4 avril, a appris l'AFP auprès du conseil départemental des Bouches-Du-Rhône. Par ailleurs, six familles ont été orientées vers des dispositifs asile transitoire réservés pour elles et huit autres ont eu une proposition de nuitées en hôtel, «le temps de pouvoir leur proposer un hébergement plus pérenne», selon la préfecture. De même source, on apprend que seule une trentaine de personnes s'apprêtaient encore à passer la nuit au foyer Saint-Just.
«Il n'y a plus aucun MNA qui ne soit pas à l'abri», a annoncé le département dans la soirée du 4 avril, confirmant une information du site Marsactu.fr. «Les mineurs qui ont déjà une OPP [ordonnance de placement provisoire] du juge sont à l'hôtel, mais aussi ceux qui sont en attente d'évaluation, et ce jusqu'à la décision finale du juge donc ce n'est pas rien», a détaillé Anne Gautier, porte-parole du Collectif 59, qui soutient les MNA.
Depuis le 18 décembre, à l'initiative de ce collectif d'aide aux migrants, plus de 200 personnes, dont des MNA mais aussi des familles, squattaient le foyer Saint-Just, une grande bâtisse désaffectée appartenant au diocèse. «La situation est plus compliquée pour les familles : aujourd'hui les propositions du conseil départemental concernant les MNA nous semblent plus acceptables que celles de la préfecture pour les familles», a nuancé Anne Gautier. Selon elle, «on ne propose à certaines familles que huit nuits d'hôtel, y compris à des femmes seules avec de tous petits enfants».
Contactés par l'AFP, les services de la préfecture ont assuré que «des personnes [allaient] à l'hôtel, mais pour autant de temps que nécessaire, car leur trouver une solution pérenne prend du temps». Le diocèse, qui vient de vendre le bâtiment à un institut de formation, n'a pas ouvert de procédure judiciaire à l'encontre des squatteurs, excluant une évacuation policière du site, selon une source proche du dossier. Cette même source s'est inquiétée de «l'arrivée d'autres migrants dans le bâtiment, s'il n'y a pas de cadre juridique, ce qui rendrait la situation très compliquée».