France

Ruffin se pose en médiateur face à Macron pour résoudre la crise des Gilets jaunes

Lors d'un pique-nique à Paris, le député La France insoumise, déclinant l'invitation du Grand débat à l'Elysée, a proposé d'être médiateur pour apaiser les tensions entre le président et les Gilets jaunes, autour de la négociation de quatre mesures.

Refusant de se rendre au 14e Grand débat national dédié aux 170 élus des Hauts-de-France invités à l'Elysée, le député de La France insoumise (LFI) de la Somme François Ruffin a organisé son contre-événement autour d'un pique-nique parisien près de l'Elysée, ce 29 mars. Il en a profité pour se poser en médiateur de la crise des Gilets jaunes, en demandant à Emmanuel Macron de «négocier» sur quatre points phares.

«Je ne me voyais pas deviser courtoisement autour de nappes blanches, de petits fours, de vaisselle à 500 000 euros et sur une moquette à 500 000 euros également, pendant qu'il y a le gel des pensions et des allocations pour tous les gens de mon coin», s'est-il justifié, aux côtés de quelques Gilets jaunes, intérimaires, anciens salariés de Prima, sous-traitants de Whirlpool, tous venus de Picardie.

«Le débat dure maintenant depuis un bail et les points de réclamation des Gilets jaunes  sont très clairs», a-t-il affirmé, expliquant que la première, la demande sociale, consistait à obtenir la TVA à 0%. La seconde demande des Gilets jaunes, de nature fiscale, étant le retour de l'ISF. La troisième exigence, de type démocratique, porte sur le référendum d'initiative populaire (RIC) et la quatrième, judiciaire, concerne l'amnistie des Gilets jaunes.

«Si on a un président de la République responsable, qui a la forme de sagesse qu'il demande aux manifestants, il doit négocier, être médiateur», a-t-il poursuivi, en allusion aux propos du chef de l'Etat français à l'égard de Geneviève Legay, la militante d'Attac de 73 ans, victime de plusieurs fractures du crâne à la suite d'une charge des policiers le 23 mars lors du rassemblement des Gilets jaunes à Nice. Il s'était permis de conseiller à la manifestante septuagénaire davantage de «sagesse».

«Il faut négocier, trouver des compromis et des solutions permettant de rétablir la paix dans ce pays le samedi et les autres jours [...] Je ne suis pas de ceux qui sont heureux que des Français tapent sur des Français tous les samedis, qu'ils portent un gilet jaune ou l'uniforme», a martelé François Ruffin.

«C'est la position de médiateur que je réclame, que je souhaite et que je joue ici», a-t-il ajouté, en expliquant être venu avec des citoyens, en difficulté sociale, dans cette optique.

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