Européennes : Belloubet annonce des isoloirs dans les prisons pour inciter les détenus à voter
Validée à l'approche des européennes, la réforme de la justice prévoit notamment l'organisation du vote dans les prisons. L'initiative s'inscrit dans un contexte d'impopularité croissante pour le scrutin européen, tous pays membres de l'UE confondus.
En France, les détenus non déchus de leurs droits civiques pouvaient jusqu'à présent participer à la vie électorale soit en votant par procuration, soit en obtenant une permission le jour du scrutin. Validée le 22 mars par le Conseil constitutionnel, la loi de la réforme de la justice prévoit, en plus de ces deux modalités, l'organisation d'un vote directement dans les prisons.
«Voter c'est votre droit, la citoyenneté ne s'arrête pas aux murs de la prison !» a clamé la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, en déplacement à la maison d'arrêt de Luynes, dans les Bouches-du-Rhône, où elle est venue annoncer la nouvelle aux détenus. «Toutes les enveloppes de toutes les prisons seront envoyées à la Chancellerie qui sera l'unique centre de dépouillement [...] On ne pourra pas dire : "dans telle prison on vote ci ou ça"» a expliqué la garde des sceaux.
Au centre pénitentiaire visité par la ministre, un isoloir et des bulletins de vote seront par exemple installés dans la bibliothèque dès le 20 mai, six jour avant le scrutin, afin que tous les inscrits sur les listes électorales puissent voter. «Il y a très peu de détenus en France qui sont privés de leur droit de vote [500 environ sur 70 000 précise l'AFP] et pourtant à l'élection présidentielle, il n'y a eu que 1 000 votants», a regretté Nicole Belloubet.
Un constat auquel s'ajoute le fait que les élections européennes s'inscrivent dans un contexte d'impopularité croissante, tous pays membres de l'UE confondus. En effet, comme le rappelle le site du Parlement européen, depuis 1979, le taux de participation n'a cessé de décroître au sein des pays membres, à chaque échéance électorale européenne.