Non, l’incendie du Fouquet’s n’a pas été déclenché par une grenade lacrymogène
Certains internautes ont affirmé que le store du célèbre restaurant des Champs-Elysées s’était embrasé à la suite d’un tir de grenade lacrymogène des forces de l’ordre mais des vidéos ont prouvé le contraire.
A quoi était dû le départ de feu qui a ravagé le restaurant chic Fouquet's au cours de l'acte 18 de la mobilisation des Gilets jaunes le 16 mars ? Certains internautes ont relayé l'hypothèse qu'il pouvait avoir été provoqué par les forces de police qui ont procédé durant l'incendie à plusieurs tirs de grenades lacrymogènes. Cependant des vidéos permettent d'infirmer cette version : les flammes sont nées à cause d'un feu de Bengale (une fusée éclairante) lancé par un manifestant.
Un feu de Bengale lancé par un manifestant
La luxueuse brasserie parisienne, qui avait défrayé la chronique lorsque Nicolas Sarkozy l'avait choisie pour fêter sa victoire à l'élection présidentielle de 2007, a été saccagée en fin de matinée par des casseurs. En fin d'après-midi, l'auvent rouge de sa terrasse a été assailli par les flammes. Alors que Gilets jaunes et casseurs se trouvaient à proximité, des policiers, non loin, lançaient des grenades lacrymogènes. De nombreux internautes, voyant circuler photos et vidéos, se sont posé la question de l’origine du départ de feu, certains l'attribuant aux membres des forces de l'ordre.
L'incendie du Fouquet's démarré par une grenade de police ?
— Nicolas Grégoire (@nicolasgregoire) 18 mars 2019
Ce serait dommage. pic.twitter.com/8btJ67tzHh
Le Fouquet's n'a pas été incendié par les GJ mais belle et bien par les lacrymo des policiers pic.twitter.com/UVpq4N6WxV
— tremors62 (@tremors62) 18 mars 2019
Le journaliste indépendant Charles Baudry est l'auteur de la vidéo virale qui a permis d'accréditer cette hypothèse. Interviewé par 20 Minutes, il a expliqué le contexte : «Quand je suis arrivé sur place, la partie droite [de la devanture] avait déjà commencé à brûler. Personnellement, je ne peux pas confirmer que ce sont les gaz lacrymogènes des forces de l’ordre qui l’ont brûlée, c’est fortement possible car elles en tiraient en l’air, et ça ricochait un peu partout, sur des toits d’immeubles, dans des jardins… mais je ne peux pas l’affirmer.»
Dans la confusion ambiante, notre journaliste présent sur place Jonathan Moadab s'était lui aussi posé la question, mais a ensuite découvert la cause de l’embrasement grâce à une vidéo du média Sputnik : «Un feu de Bengale lancé par un manifestant.»
Ce n'était qu'une hypothèse et celle-ci est clairement infirmée par une autre vidéo venant de Sputnik.https://t.co/R69dnZzkap
— Jonathan Moadab (@Moadab_RTfr) 17 mars 2019
Le feu part d'un feu de Bengale lancé par un manifestant.
Merci au Twittos qui me l'a envoyé.
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A 2 heures 19 minutes et 10 secondes de la vidéo, en effet, un fumigène similaire à ceux lancés dans les stades de foot percute l'auvent. Au point d'impact, une vive couleur rouge apparaît, et les premières flammes se mettent à dévorer la toile.
Une vidéo éditée par le compte Twitter «Fake investigation» se concentre sur le moment des tirs de palets lacrymogènes audibles et visibles lorsque l'auvent est déjà en proie aux flammes à deux endroits. Le compte constate que les projectiles des forces de l'ordre ne provoquent, eux, aucun départ de fumée au contact de l'auvent.
Cette autre vidéo de la scène montre que les palets de lacrymo lancés en direction du auvent retombent ensuite au sol et ne provoquent pas de départs de feu.
— FAKE Investigation (@FAKE_Investiga) 18 mars 2019
Par ailleurs, on peut voir des "manifestants" relancer les palets sur (et dans) le restaurant. pic.twitter.com/iWncZSKybT