Morosité démographique en France : record de retraités, chute de la natalité

Avec 17,2 millions de retraités en 2023, un record, et une natalité en baisse de 2,2 % au premier semestre 2025, la France fait face à une crise démographique. Les défis économiques et sociétaux pèsent sur les familles, menaçant l’équilibre du système social.
La France traverse une morosité démographique préoccupante. Selon la Drees, le service statistique des ministères sociaux, le pays comptait 17,2 millions de retraités fin 2023, un record historique, en hausse de 1,3 % par rapport à 2022.
La DREES publie « Les retraités et les retraites – édition 2025 ». Cette nouvelle édition du Panorama annuel rassemble les éléments de cadrage et les chiffres clés permettant d’appréhender la question des retraites ➡️ https://t.co/zMRosSszYKpic.twitter.com/8pDRmgzcb3
— DREES - statistiques Santé Solidarités (@DREESanteSocial) July 31, 2025
Ce chiffre, représentant une part croissante de la population, reflète un vieillissement accéléré, tandis que la natalité s’effondre.
En juin 2025, seules 54 186 naissances ont été enregistrées, malgré une légère hausse (+2,6 %) par rapport à un mois de juin 2024 particulièrement faible. Ce déséquilibre démographique met sous pression le système social. Les pensions, premier poste de dépenses de la protection sociale (370 milliards d’euros en 2023, soit 13,1 % du PIB), pèsent lourdement sur les finances publiques. Parallèlement, le taux de fécondité, à 1,62 enfant par femme en 2024, reste bien en deçà du désir moyen des Françaises (2,2 enfants), révélant des freins structurels.
Au premier semestre 2025, une baisse de 2,2 % des naissances a été constatée par rapport à 2024, selon l’Insee, l’institut public chargé de la statistique économique en France.
#Naissances | 👶Juin 2025 – Un nombre de naissances au 1er semestre 2025 en baisse de 2,2 % par rapport au 1er semestre 2024
— Insee (@InseeFr) July 31, 2025
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La ministre Catherine Vautrin pointe une « infertilité sociétale », liée à l’anxiété climatique, à la précarité économique et aux difficultés d’accès au logement ou à la garde d’enfants. Elle déplore un « bouleversement démographique majeur ».
Pour la 1ère fois depuis 1945, la France a enregistré davantage de décès que de naissances sur les 12 derniers mois.
— Catherine Vautrin (@CaVautrin) July 24, 2025
Ce bouleversement démographique est majeur et il est de notre devoir de préserver notre modèle social.
À travers le premier axe du plan #Demographie2050, nous… pic.twitter.com/UYn9Nd9PVy
Côté âge avancé, le profil des retraités évolue également. Les femmes, majoritaires (53 %), perçoivent des pensions inférieures de 38 % à celles des hommes, reflétant des inégalités professionnelles persistantes. L’âge moyen de départ à la retraite, repoussé à 62 ans et 9 mois, témoigne des effets des réformes de 2010, bien que celle de 2023 ne soit pas encore visible.
Malgré un taux de pauvreté inférieur à la moyenne nationale, le niveau de vie des retraités s’aligne désormais sur celui des actifs, après des années de supériorité, en raison de revalorisations des pensions inférieures à l’inflation.
Face à cette crise qui touche le monde entier, le gouvernement propose un plan dès 2026, incluant des bilans de fertilité à 29 ans, un congé de naissance mieux indemnisé (jusqu’à 1 900 €) et une revalorisation des métiers de la petite enfance. Cependant, les obstacles structurels – manque de crèches, coût du logement, insécurité économique – limitent l’efficacité de ces mesures. Les jeunes parents, freinés par l’incertitude, hésitent à agrandir leur famille.
Sans réponses concrètes à ces défis, la tendance démographique risque de s’aggraver, menaçant l’équilibre entre actifs et retraités et la pérennité du modèle social français, avec en toile de fond le risque d’un recours accru à l’immigration et d’une accentuation des tensions ethniques dans le pays.