Ile-de-France : la FDSEA couvre quatre permanences de députés de la majorité de fumier ou de foin
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Quatre députés d’Île-de-France issus de la majorité ont eu la surprise de découvrir leurs permanences dégradées avec du fumier, du foin et des affiches les accusant de trahison. Le syndicat agricole FDSEA a revendiqué l'action.
La nuit du 23 au 24 janvier a été marqué par une série de dégradation visant quatre élus de la majorité d’Île-de-France. Chaque fois, des affiches accusant nommément les élus de «trahison», avec une photo montrant un tracteur ont été retrouvées sur place. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA), a revendiqué l'action plus tard. Plusieurs des élus visés ont fait part de leur indignation sur le réseau social Twitter.
«Des menaces pesaient depuis décembre», a expliqué le député des Yvelines Bruno Millienne en dévoilant sa permanence couverte de fumier sur le réseau social. L'élu MoDem, qui a dénoncé des «responsables syndicaux qui n’ont pas réellement joué l’apaisement», a annoncé qu'il allait porter plainte.
Merci à l’agriculteur responsable de ce chef d’œuvre pour ce cadeau matinal. Merci aux responsables syndicaux qui n’ont pas réellement joué l’apaisement. Des menaces pesaient depuis décembre. J’étais justement à court de fumier 👍
— Bruno Millienne (@BrunoMillienne) 24 janvier 2019
Je vais néanmoins porter plainte. @dguillaume26pic.twitter.com/yFarwNVLgc
Toujours dans les Yvelines, la députée LREM Marie Lebec a découvert l'entrée de sa permanence encombrée de foin par les agriculteurs. «Les responsables de cette action préfèrent privilégier les menaces à un dialogue constructif», s'est indignée la jeune parlementaire sur le réseau social en annonçant qu'elle allait, elle aussi, porter plainte.
Ma permanence, lieu d'échanges et de débats, vient dêtre dégradée cette nuit.
— Marie Lebec (@MarieLebec78) 24 janvier 2019
Les responsables de cette action préfèrent privilégier les menaces à un dialogue constructif.
Je vais bien entendu porter plainte. pic.twitter.com/EGvOXOUwuO
«Petite-fille d’agriculteurs engagés, je suis prête à continuer à avoir de vrais échanges par d’autres moyens que par bottes de foin et affiches interposés», a pour sa part tweeté la députée LREM de l'Essonne Amélie de Montchalin en découvrant elle aussi sa permanence dégradée.
Ma permanence à #Massy a reçu nuitamment la visite d’individus qui préfèrent la démonstration de force anonyme au dialogue.
— Amélie de Montchalin (@AdeMontchalin) 24 janvier 2019
Petite-fille d’agriculteurs engagés, je suis prête à continuer à avoir de vrais échanges par d’autres moyens que par bottes de foin et affiches interposés pic.twitter.com/Ay48HpWosn
La permanence du mathématicien et député macroniste de l'Essonne Cédric Villani a elle aussi connu le même sort. Ce dernier n'a pas diffusé de photos des dégâts, ni commenté l'incident sur son compte Twitter.
La FDSEA d'Ile-de-France revendique
«J'assume complètement ce qui a été fait», a déclaré à l'AFP le président de la FDSEA Île-de-France, Damien Greffin. «Je comprends que ce ne soit pas très plaisant mais c'est un moindre mal. Je ne sais pas jusqu'à quand j'arriverai à tenir mes troupes, la prochaine fois, ça va être autre chose», a-t-il prévenu.
«Il y a un ras-le-bol depuis un certain nombre de mois», a-t-il affirmé, expliquant notamment que les agriculteurs «ont subi le vote de la RPD [redevance pollutions diffuses] juste avant Noël», qui se traduit par «une hausse de charges importante pour nos agriculteurs».
[#CP] @JeunesAgri+@FNSEA "Politique installation : les bons chiffres qui confortent l’engagement de Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA"
— Jeunes Agriculteurs (@JeunesAgri) 24 janvier 2019
👉👉https://t.co/l4DvuiBv5kpic.twitter.com/yLBnuAlBto
Le 23 janvier dans la soirée, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs d'Ile-de-France avaient prévenu dans un communiqué que des agriculteurs locaux comptaient s'inviter «aux voeux de leurs députés pour leur souhaiter, à leur façon, une bonne année 2019.»
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