Gilets jaunes : les CRS ont bien reçu l'ordre de déployer des agents armés de fusils d'assaut HK G36
Le Canard enchaîné confirme que l'ordre de porter des fusils d'assaut et de «prééquiper un binôme observateur tireur» en cas de besoin a bel et bien été donné aux commandants des CRS avant l'acte 9 des Gilets jaunes, le 12 janvier dernier.
Les images ont fait le tour des réseaux sociaux après l'acte 9 de la mobilisation des Gilets jaunes et soulevé nombre d'interrogations. Des agents des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) équipés de fusils d'assauts semi-automatiques HK G36 ont été remarqués, notamment à Paris, en marge de la manifestation du 12 janvier à la fin de laquelle des heurts ont éclaté.
Pour l'#ActeIX des #GiletsJaune à Paris les CRS sont maintenant armée de fusil d'assault.
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) 12 janvier 2019
On est en France ? #Acte9pic.twitter.com/I6fvs3cn74
L'édition du 16 janvier du Canard enchaîné lève le mystère sur la présence de ces armes létales entre les mains des policiers antiémeute. Il s'agit en réalité d'un ordre du ministère de l'Intérieur émis le 10 janvier à destination des commandants de CRS, leur demandant de déployer systématiquement «2 HK G36» lors d'«opérations de maintien de l'ordre».
Interrogé sur l'utilité d'un tel étalage de force par l'hebdomadaire, Philippe Klayman, le directeur central des CRS, a donné une explication pour le moins surprenante. Il s'agirait en effet d'éviter les vols de ces armes dans les véhicules de police par des émeutiers, comme cela s'est produit lors de l'acte 3 de la mobilisation.
allo @Place_Beauvau - c'est pour un signalement - 270 (précisions)
— David Dufresne (@davduf) 16 janvier 2019
Fusils d’assaut 2 HK G36, pourquoi? Comment?#ActeIX
Les réponses du @canardenchaine de cet après midi pic.twitter.com/5rMMJZphU2
Autre ordre transmis par le ministère de l'Intérieur à chaque commandant de CRS : celui de «prééquiper un binôme observateur tireur» (BOT), comprenant un tireur équipé d'un fusil à lunette et un observateur, en capacité de se déployer rapidement sur des «points hauts» en cas de besoin. Sur cet aspect, l'hebdomadaire évoque une raison antiterroriste pour expliquer la présence de ces «BOT» dans des manifestations.
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