Au moins 93 blessés graves depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, 13 personnes éborgnées
Depuis le 17 novembre, au moins 93 personnes ont été gravement blessées par les forces de l’ordre. Des violences qui n'avaient pas été observées depuis des années en France dans le cadre d'un mouvement social.
Selon un décompte réalisé par le site Checknews de Libération, au moins 93 personnes (manifestants et journalistes) ont été gravement blessées par les forces de l’ordre depuis l’acte 1 des Gilets jaunes, le 17 novembre. 68 ont été victimes de tirs de lanceur de balle de défense (LBD40) et 13 ont perdu un œil. Ce bilan, mis en ligne ce 14 janvier, intègre le dernier recensement opéré après les affrontements de l’acte 9, organisé le 12 janvier.
Pour arriver à ces chiffres, le site spécialisé dans la vérification des faits explique s'être basé sur des données fournies par les réseaux sociaux, le site Désarmons-les (un collectif «contre les violences d’Etat»), et les signalements de violences policières réalisés sur Twitter par le journaliste indépendant David Dufresne. Seuls les cas ayant pu être formellement authentifiés et recoupés ont été retenus. «Nous avons retenu comme blessures les membres arrachés, les organes ayant perdu leur fonction principale, les fractures, les pieds et jambes incrustés de bouts de grenades, les brûlures graves, mais aussi toutes plaies ouvertes au niveau de la tête» est-il précisé.
En outre, depuis le début du mouvement de contestation, 11 personnes ont perdu la vie en lien avec des actions des Gilets jaunes, selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur. La grande majorité de ces victimes ont été renversées près de ronds-points, épicentres de la contestation des manifestants. L'une des personnes décédées, Zineb Romdhane, octogénaire algérienne de Marseille, a été heurtée par une grenade lacrymogène alors qu'elle fermait ses volets lors d'une manifestation.
Toujours selon la place Beauvau, le bilan (avant l'acte 9 du mouvement) serait de 1 700 blessés parmi les manifestants contre environ un millier chez les forces de l'ordre. Des chiffres rarement observées en France dans le cadre d'un mouvement social.