Gilets jaunes : Edouard Philippe veut un fichier spécial «casseurs»

Gilets jaunes : Edouard Philippe veut un fichier spécial «casseurs» © Thomas SAMSON Source: AFP
Le Premier ministre Edouard Philippe dans les studios de TF1, le 6 décembre 2018.
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Le Premier ministre a annoncé ce 7 janvier une série de mesures censées ramener l'ordre public après les violences survenues lors de l’acte 8 des Gilets jaunes. Il a notamment promis une législation plus sévère à l'encontre des «casseurs» .

Alors que l’acte 8 des Gilets jaunes du 5 janvier a été marqué par un regain de la mobilisation, l’exécutif entend afficher sa fermeté contre les violences survenues à Paris et dans certaines villes de province. Invité ce 7 janvier du 20h de TF1, Edouard Philippe a dévoilé de nouvelles mesures «d’ordre public».

En préambule de son intervention, Edouard Philippe a averti que les auteurs d'actes de violences «n'aur[aien]t jamais le dernier mot dans notre pays». 

Retour à un dispositif de 80 000 membres des forces de l'ordre

D'une part, il a annoncé le renforcement du dispositif de sécurité pour la prochaine mobilisation des Gilets jaunes le 12 janvier – le locataire de Matignon a annoncé la mise en place d'un dispositif de sécurité «considérable» avec 80 000 membres des forces de l'ordre, soit son niveau de mi-décembre.

D'autre part, il a fait savoir qu'une nouvelle loi durcissant les sanctions contre les «casseurs» et les manifestations non déclarées serait prochainement adoptée. «Elle peut être déposée et discutée par l'Assemblée nationale, début février», a déclaré le chef du gouvernement

Création d'un fichier spécial pour interdire l'accès des «casseurs» aux manifestations 

Ainsi, Edouard Philippe a annoncé qu'un «dispositif» interdisant l'accès aux manifestations des «casseurs» identifiés devait être créé. Le Premier ministre a répondu «oui» à la demande de syndicats de policiers, dont Alliance, qui réclament la création d'un fichier de personnes interdites de manifestations, à l'image de celui anti-hooligans.

«Dans le courant des années 2000, dans les stades de foot, nous avons pris des mesures qui ont permis d'identifier et d'interdire [les hooligans]. Aujourd'hui, il faut faire évoluer notre droit», a-t-il plaidé. 

A l'issue de la journée de mobilisation, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nunez avait fait savoir qu'une «réflexion» était «en cours» au gouvernement «pour savoir s'il [fallait] durcir les textes pour éviter ce genre de débordements et surtout qu'ils soient punis». Il avait entre autres évoqué «la mesure éventuellement d'avoir un fichier, d'avoir un durcissement de la législation pénale dans un certain nombre de circonstances».

Le même jour, le chef de l’Etat Emmanuel Macron avait notamment dénoncé l’extrême violence subie par la «République». La journée avait notamment été marquée à Paris par l’évacuation du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux après une intrusion violente dans le bâtiment abritant ses bureaux le 5 janvier. Un groupe de Gilets jaunes avait utilisé un chariot élévateur pour s'introduire dans la cour du secrétariat d'Etat auprès du Premier ministre.

Selon le ministère de l'Intérieur, les forces de l'ordre ont procédé à 345 interpellations. 281 personnes ont été placées en garde à vue.

Lire aussi : Mobilisation en hausse, Griveaux évacué : que retenir de l'acte 8 des Gilets jaunes ?

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