Castaner compare l'incendie de la «main jaune» avec la destruction des bouddhas de Bâmiyân (VIDEO)
Talibans et Gilets jaunes même combat ? C'est ce qu'a sous-entendu le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner, sur les bancs de l'Assemblée nationale, en commentant l'incendie de la sculpture de la «main jaune» à Châtellerault.
Châtellerault, dans la Vienne : 30 000 habitants et un rond-point devenu le symbole de la contestation départementale des Gilets jaunes. Alors que des manifestants s'y réunissaient depuis plusieurs semaines, un événement a braqué les projecteurs des médias nationaux sur cette bourgade.
On a vu comment les Talibans ont attaqué les bouddhas géants de Bâmiyân, c’était en mars 2001
Le 16 décembre au soir, au lendemain de l'acte 5, des flammes ont ravagé la sculpture de 24 mètres dite de la «main jaune» : construite par 500 bénévoles, elle était sise sur le carrefour à sens giratoire depuis huit ans et représentait les usines qui fabriquent des pièces détachées pour voiture dans la région.
La main jaune détruite à Chatellerault pic.twitter.com/qi4tITYJp5
— Marie-Noëlle Missud (@F3mnmissud) 17 décembre 2018
Alors qu'une plainte a été déposée le lendemain et un appel à témoins lancé, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, n'a pas attendu les résultat de l'enquête pour commenter cet incendie lors des questions au gouvernement du 18 décembre.
Incendie de la sculpture de la "main jaune" à Châtellerault : "Quand on en vient à attaquer des œuvres d'art on oublie la liberté de création. On l'a vu dans notre propre histoire comment les talibans ont attaqué les bouddhas géants de Bâmiyân", assure @CCastaner.#DirectANpic.twitter.com/tlDdkkIrLu
— LCP (@LCP) 18 décembre 2018
Il a d'abord expliqué que cet acte de malveillance avait eu lieu «au moment de l'évacuation» du rond-point. «Cet acte correspond à la mise en cause même de la création d'un artiste et à la création d'une œuvre d'art qui appartenait au fond à tous les habitants de cette commune», a ensuite commenté le premier flic de France.
Gilets jaunes = Taliban ?
«Quand on en vient à attaquer des œuvres d'art [...] on oublie la liberté de création, on oublie au fond la liberté tout simplement. Et on l'a vu dans notre propre histoire. On a vu comment les Taliban ont attaqué les bouddhas géants de Bâmiyân, c’était en mars 2001», a embrayé Christophe Castaner, sans qu'aucun député ne fasse montre d'une quelconque désapprobation. Pour le ministre de l'Intérieur, on peut donc comparer un incendie dont on ne connaît pas encore l'auteur – et dont certains tiennent pour responsables des anti-Gilets jaunes – et la destruction à l'explosif de sculptures de 15 siècles par des fanatiques religieux musulmans aux cris de «Allah akbar».
Toujours aussi brillant, #Castaner compare la destruction d'une statue d'art contemporain à Chatellerault à celle des bouddhas géants de Bamiyan. Et les #GILETSJAUNES aux talibans, donc ! Encore un effort et il comparera un #Velib en feu à l'incendie du Palais d'été de Pékin. https://t.co/n5FvZmZgZ7
— J-Christophe Buisson (@jchribuisson) 19 décembre 2018
Ce 19 décembre, France Bleu Poitou a constaté que le démontage de la «main jaune» avait débuté.
Le démontage de la Main Jaune a débuté à #Châtellerault. Les ouvriers s'attaquent d'abord aux voitures. pic.twitter.com/oZ2Jrk6ziL
— France Bleu Poitou (@Bleu_Poitou) 19 décembre 2018