Scandale sur le boulevard : les fesses d'une mannequin Aubade choquent la mairie de Paris

L'affiche d'une marque de lingerie dévoilant un postérieur féminin, placardée sur la façade d’un grand magasin parisien, vient d’être retirée, la campagne touchant à sa fin. Jugée sexiste, elle avait ulcéré l’adjointe au maire, Hélène Bidard.
La publicité Aubade avait choqué de nombreux commentateurs : des fesses sans défaut, dévoilées par une culotte échancrée, présentées dans toute leur majesté sur la façade des Galeries Lafayette sur le boulevard Hassmann à Paris. Jugée irritante par de nombreuses femmes et féministes, elle a fait réagir l’adjointe au maire de Paris, Hélène Bidard, avant son retrait le 13 décembre, une fois la campagne de publicité achevée.
Vous n’avez rien de mieux à afficher que les fesses d’une femme sans visage ?!
L’élue parisienne avait vivement protesté contre cette affiche mise en place le 5 décembre. «En 2018, en pleine vague #Metoo à quelques jours de #Noël vous n’avez rien de mieux à afficher que les fesses d’une femme sans visage ?! Je demande le retrait immédiat de cette campagne sexiste», avait-elle twitté.
Sérieusement les #GaleriesLafayette@Galeries_Laf, en 2018, en pleine vague #Metoo et à quelques jours de #Noël, vous n'avez rien de mieux à afficher que les fesses d'une #femme sans visage ?! Je demande le retrait immédiat de cette campagne #sexiste !!! pic.twitter.com/BA7zu6OFQz
— Hélène Bidard (@Helenebidard) 11 décembre 2018
Même si la mairie n'a pas eu le temps d'agir pour faire retirer cette campagne éphémère, sa protestation s’inscrit dans la logique des décisions du Conseil de Paris qui avait voté en 2017 l'interdiction des publicités sexistes ou discriminatoires sur le réseau municipal d'affichage.
La publicité d'Aubade est-elle sexiste ?
Un mannequin en sous-vêtement pour présenter un sous-vêtement c'est logique. On ne combat pas le sexisme par le puritanisme
«Parlez-vous Aubade ?» : la question accompagnant le visuel d'un dos de femme cambré en noir et blanc, avait été posée par la marque Aubade, à l'occasion d'une campagne pour leur calendrier annuel. Elle reprenait l'identité visuelle de la marque, qui a toujours présenté sa lingerie sur des corps de femmes plutôt voluptueux, sans le visage du mannequin.
La femme Aubade sait se faire remarquer ...
— Aubade Paris (@Aubadeparis) 5 décembre 2018
À admirer jusqu'au 11 décembre 2018.#galerieslafayette#parlezvousaubade#aubadepic.twitter.com/1A8Hpzkbbj
A contre-courant des élus parisiens, des femmes avaient pris la défense de la marque sur les réseaux sociaux.
Un mannequin en sous-vêtement pour présenter une voiture ou un frigo c'est sexiste. Un mannequin en sous-vêtement pour présenter un sous-vêtement c'est logique. On ne combat pas le sexisme par le puritanisme.
— Caroline Pinet (@Caroline_Pinet) 11 décembre 2018
Féministe engagée également, et je ne vois pas où est le sexisme dans cette affiche. Exiger le retrait d'une publicité au seul motif qu'elle dérange vos mœurs est exactement le contraire du féminisme. Pardonnez ma photo de profil, je montre des épaules dénudées. Au secours!
— Natalia de Saintonges (@NataliaEnMarche) 13 décembre 2018
Mais qui la juge sexiste? Vous @Helenebidard? On va mettre des yogourts en photo maintenant pour vendre des culottes?
— Julia Palombe (@JuliaPalombe) 13 décembre 2018
Je suis une femme et je ne juge pas cette publicité degradante ou sexiste ! #NotAllWomen
Et vive les "belles en fesses" de chez @Aubadeparis@Galeries_Laf ! https://t.co/ECpyDik9zp
Enfin, l'adjointe au maire de Paris a par ailleurs été accusée de «se faire passer pour une héroïne» parce que la date de la fin de la campagne publicitaire était connu.
@Helenebidard a demandé à la marque @Aubadeparis le retrait de sa publicité (jugée sexiste) aujourd’hui. Sauf que le 5 décembre, la marque avait déjà annoncé que la pub prenait fin le 11 décembre. Bref, comment se faire passer pour une héroïne alors qu’il n’en est rien. pic.twitter.com/yAJETmiJID
— Majda El Krami (@MajdaAvrami) 11 décembre 2018