France

Gilets jaunes : échec de la motion de censure de la gauche soutenue par le RN

Nouvelle épreuve dans la crise des Gilets jaunes pour le gouvernement. Le Premier ministre va affronter ce 13 décembre la motion de censure de la gauche. Celle-ci n'a toutefois aucune chance d'aboutir, les députés la portant étant minoritaires.

Jeudi 13 décembre

Retrouvez en intégralité le débat sur la motion de censure déposée par la gauche à l'Assemblée nationale.

La motion de censure contre le gouvernement déposée à l’Assemblée nationale par les socialistes, les communistes et les Insoumis a été rejetée. Seuls 70 députés on voté en sa faveur, alors que la majorité requise était de 289.

La séance à l'Assemblée nationale est désormais suspendue pour laisser place au vote. 

Nicolas Dupont-Aignan ne comprend pas comment le tueur de Strasbourg a pu rester en liberté malgré toutes les suspicions qui pesaient sur lui. 

«Nous vous censurons parce que c’est le plus court chemin vers le retour aux urnes que la démocratie exige. Vers la dissolution. Car elle rendrait au peuple son droit de choisir. Et le peuple est seul souverain en République», plaide Jean-Luc Mélenchon.

Jean-Luc Mélenchon demande l'instauration du référendum d'initiative citoyenne et du référendum révocatoire. 

Pourquoi refusez de rétablir l'ISF demande Jean-Luc Mélenchon?

«Ce n'est pas un projet de vie de survivre», déclare Jean-Luc Mélenchon. Il qualifie la parole du président Emmanuel Macron de «vaine». «Pourquoi feint-il d'augmenter le SMIC alors qu'il n'en est pas question?», demande le président de la France Insoumise.

Jean-Luc Mélenchon décide de demander une minute de silence en hommage aux personnes mortes dans leur engagements dans le mouvement des Gilets jaunes.

«Le démocratie de la France n'est pas à la merci d'un assassin», déclare Jean-Luc Mélenchon, président du groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale, en référence à l'attentat de Strasbourg.  

Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, signale à Olivier Faure que le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale n'a jamais demandé le report de la séance de débat de la motion de censure. 

«Vous avez fait le choix cynique d'utiliser le drame pour mieux cacher la crise», déclare Olivier Faure, député socialiste et premier secrétaire du Parti socialiste, en référence au fait que la présente séance de débat ait été maintenue malgré l'attentat de Strasbourg. «Scandaleux!» s'exclament des députés de la majorité dans l'Assemblée.

«Notre crainte c'est que les mesures d'aujourd'hui soient les impôts de demain», déclare Virginie Duby-Muller, députée Les Républicains (LR) de Haute-Savoie, en référence aux mesures annoncées par le président de la République, qui n'a rien expliqué, selon elle, de leur financement.

«Cette majorité est celle du pouvoir d'achat», assure Gilles Legendre. 

Gilles Legendre, président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, critique sans le nommer les «propos stupéfiants» de Jean-Luc Mélenchon sur «l'insurrection citoyenne» : «C'est irresponsable, c'est même dangereux ! Aucune nostalgie d'une jeunesse révolue et privée de ses rêves ne peut justifier de céder aux emportements oratoires.»

Les députés de la majorité se lèvent pour applaudir le discours du Premier ministre à l'Assemblée nationale.

«Un projet de loi resserré, qui consolidera les mesures d'urgence souhaitées par le président de la République sera déposé en conseil des ministres mercredi prochain», affirme Edouard Philippe.

«Lorsque je vois votre gauche à nouveau unie [...] souhaiter censurer un gouvernement qui augmente de 100 € les travailleurs au SMIC, je me dis que je vois quelque chose qui ne ressemble pas à un repère connu !», a répondu Edouard Philippe à André Chassaigne, qui avait pointé un effet d'annonce dans les mesures annoncées par le président de la République.

S'adressant à André Chassaigne, Edouard Philippe mentionne le manque de «projet alternatif» des groupes proposant cette motion de censure qui seraient incapables de s'entendre entre eux, selon lui.

Le Premier ministre Edouard Philippe commence son intervention sur un ton grave en évoquant les victimes de l'attentat de Strasbourg.

Le député communiste André Chassaigne salue la «soif de justice» du mouvement des Gilets jaunes et critique «les boulimiques de l'argent volé, ce 0,1% de la population» qui «sniffe la plus-value comme de la poudre blanche».

Il demande la démission du gouvernement, en proie à «une dérive présidentialiste».

Le député du Nord et porte-parole du Rassemblement national (RN) Sébastien Chenu a annoncé sur BFMTV que son parti allait voter la motion de censure de la gauche. Devant l'étonnement que pourrait susciter cette alliance improbable, le député a déclaré : «Si cette motion avait été proposée par le pape, nous l'aurions votée.»

«Chaque occasion de dire que nous sommes en opposition absolument totale avec la politique qui est menée par Emmanuel Macron, je la saisirai», a expliqué sur LCI la dirigeante du RN.

Marine Le Pen avait pourtant dénoncé récemment une volonté de la gauche, avec cette motion de censure, de «se faire de la publicité sur le dos de la crise des Gilets jaunes»

Le RN compte six députés à l'Assemblée : Marine Le Pen, Louis Aliot, Bruno Bilde, Sébastien Chenu, Gilbert Collard et Ludovic Pajot.

La gauche soumet Édouard Philippe à l'épreuve d'une motion de censure dans le cadre de la crise des Gilets jaunes. C'est la deuxième fois depuis son arrivée à la tête du gouvernement que le Premier ministre fait face à une motion de censure. La première concernait l'affaire Benalla, l'été dernier.

Les socialistes, les communistes et les Insoumis n'ont cependant aucune chance de faire tomber le gouvernement, ces élus ne totalisant 62 voix sur 577 députés. C'est le député communiste André Chassaigne, premier signataire du texte de la motion de censure qui ouvrira à 16h30 les débats. Ceux-ci s'achèveront en fin de journée par un scrutin dont les résultats devraient être connus en début de soirée.

Le groupe les Républicains (LR) a déjà annoncé qu'il ne voterait pas la motion. Son président Christian Jacob a estimé que «ce n'est pas la réponse qui est attendue par l'opinion publique». Marine Le Pen (RN) a, quant à elle, dénoncé une volonté de la gauche de «se faire de la publicité sur le dos de la crise» des Gilets jaunes.

Dans leur motion, les députés de gauche estiment que les annonces faites par Emmanuel Macron le 10 décembre «ni justes ni responsables, ne sont pas de nature à répondre à la colère et aux revendications des Français». Refusant «la politique sociale et fiscale injuste conduite depuis dix-huit mois», la gauche exige de «changer radicalement de cap», à deux jours d'un nouveau samedi de mobilisation, pour lequel Jean-Luc Mélenchon (LFI) est un des rares responsables politiques à encore appeler à manifester

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