Après Strasbourg, politiques et éditorialistes appellent à la fin du mouvement des Gilets jaunes
Au lendemain de la tragédie de Strasbourg, plusieurs personnalités issues des sphères politique et médiatique ont appelé les Gilets jaunes à suspendre le mouvement. De quoi indigner d'autres élus qui pointent une «instrumentalisation».
«Je pense que le mouvement [des Gilets jaunes] doit cesser», a déclaré le ministre de la Justice Nicole Belloubet ce 12 décembre, alors qu'elle intervenait à l'antenne de Public Sénat, au lendemain de la fusillade de Strasbourg.
Attaque de #Strasbourg : Nicole Belloubet a déclaré qu'on pouvait parler d'attentat.
— RT France (@RTenfrancais) 12 décembre 2018
Elle aurait par ailleurs estimé qu'après «l'événement dramatique de Strasbourg» et au vu des réponses de #Macron aux #GiletsJaunes, «le mouvement d[evai]t cesser».
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A l'instar de la garde des Sceaux, d'autres personnalités ont également évoqué la menace terroriste pour appeler à une interruption du mouvement citoyen.
Ils sont totalement fous dans ce pays !
Ainsi, l'éditorialiste Jean-Michel Apathie a pour sa part fustigé «l'irresponsabilité» de ceux qui appelaient à manifester. «On imagine les CRS [attendant] que des casseurs, que des Gilets jaunes leur jettent des boules de pétanque et des marteaux à la figure ? [...] Quel symbole, quelle image après un attentat !», s'est attristé le journaliste avant de s'imaginer ce qu'un «observateur étranger» penserait en assistant à une telle scène : «Ils sont totalement fous dans ce pays !»
Appels à manifester, théories du complot : "Il faut être exigeant" avec les leaders du mouvement des #GiletsJaunes, dit @jmaphatie. Ils doivent appeler à ne pas manifester samedi, d'abord au nom de la décence.#Strasbourg#Europe1@nikosaliagaspic.twitter.com/Af9Jy5ugY6
— Europe 1 📻 (@Europe1) 12 décembre 2018
Il ne peut pas y avoir un acte 5 qui fasse prendre des risques après Strasbourg.
Le maire républicain de Nice, Christian Estrosi, a quant à lui expliqué qu'après avoir fait partie «de ceux qui ont dialogué et qui ont défendu certaines revendications des Gilets jaunes», il estimait aujourd'hui qu'il fallait «suspendre ce mouvement». Evoquant ses craintes de voir se produire «d'autres tentatives d'attentat avant la fin de l'année», l'élu niçois a en effet appelé les Gilets jaunes à la «responsabilité». «Il ne peut pas y avoir un acte 5 qui fasse prendre des risques après Strasbourg» a-t-il ajouté.
#GiletsJaunes : pour @cestrosi, il faut empêcher le rassemblement de samedi sur les Champs-Elysées en raison de la menace terroriste. "Il ne peut pas y avoir un acte V qui fasse prendre des risques après #Strasbourg"
— Europe 1 📻 (@Europe1) 12 décembre 2018
(cc @audrey_crespo) #Europe1pic.twitter.com/TVQPG8A3xH
Son camarade politique Damien Abad, député de l'Ain et vice-président des Républicains, a également abondé en ce sens. «Une trêve des manifestations des Gilets jaunes s'impose», a-t-il entre autres déclaré à l'antenne de Sud Radio.
Fusillade de #Strasbourg "Une trêve des manifestations des #GiletsJaunes s'impose : par respect pour les victime et parce que les forces de l'ordre sont mobilisées pour retrouver cet individu et lutter contre le terrorisme" @damienabad#SudRadioMatin ➡ https://t.co/z1VZLyN4Nepic.twitter.com/Yyjy3AOBny
— Sud Radio (@SudRadio) 12 décembre 2018
Cet appel à la suspension du mouvement citoyen a irrité d'autres personnalités politiques, à l'image de Clémentine Autain, députée insoumise de la Seine-Saint-Denis qui, réagissant aux propos du ministre de la Justice, a dénoncé une «instrumentalisation de l'événement dramatique».
Les #GiletsJaunes ne sont pas responsables de la fusillade. Pourquoi instrumentaliser l'événement dramatique #Strasbourg, qui mérite plutôt une communion républicaine, pour régler un conflit social et politique ? Cela me parait indécent. https://t.co/iVEqKA4grt
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) 12 décembre 2018
Le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a également, plus tard dans la journée, répondu à Nicole Belloubet à travers un tweet. Le député des Bouches-du-Rhône a implicitement appelé à une continuation du mouvement, estimant qu'il fallait «que la République, ses passions, ses mobilisations, puissent aussi continuer».
Je conclus en rappelant que, puisque vous avez rappelé, M.le ministre de l'Intérieur, qu'il fallait à tout prix que le marché de Noël ait lieu, je pense, moi, qu'il faut que la République, ses passions, ses mobilisations, puissent aussi continuer. #Strasbourg#DirectAN#QAG
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 12 décembre 2018
De son côté, le fondateur des Patriotes, Florian Philippot, a également fustigé les propos de la garde des Sceaux, affirmant qu'«un mouvement social n’a[vait] jamais sali la mémoire de victimes du terrorisme».
Un mouvement social n’a jamais sali la mémoire de victimes du terrorisme. Ces petites manipulations gouvernementales sont indignes. On ne surfe pas sur un tel drame ! #Strasbourg#GiletsJauneshttps://t.co/qD3bQidkyu
— Florian Philippot (@f_philippot) 12 décembre 2018
Après l'acte 4 de la mobilisation des Gilets jaunes, Emmanuel Macron s'était adressé aux Français à travers une allocution télévisée. Loin d'avoir fait l'unanimité, ses propos ont toutefois été salués par le Medef et d'autres organisations patronales.
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