Fermeture de la salle de presse de l'Elysée : l’Association de la presse présidentielle fulmine
Dans un communiqué cinglant, l’Association de la presse présidentielle a déploré le 25 octobre la disparition «inacceptable» et sans «concertation» de la salle de presse de l'Elysée et se désole de la place à laquelle l'information est reléguée.
Le torchon brûle entre l'Elysée et l'Association de la presse présidentielle (APP), qui a publié le 25 octobre un communiqué au ton réprobateur et préoccupé au sujet du déménagement de la salle de presse hors de l'enceinte de l'Elysée.
La présence au cœur de l'Elysée de journalistes est l'expression de la liberté de presse
Ils déplorent qu'«aucune concertation n'ait eu lieu sur ce point» et expriment leur «protestation portée par tous [leurs] adhérents» et «l’ensemble de leurs journalistes».
L’association de la presse présidentielle « prend acte avec gravité » de la décision de fermer la salle de presse dans l’enceinte de l’Elysee. pic.twitter.com/vfjIbszmpf
— Ava Djamshidi (@AvaDjamshidi) 25 octobre 2018
«Nous ne comprenons pas en quoi la présence non intrusive de journalistes au cœur du palais dérange», s'agacent les membres de l'APP. Ils déplorent que soit «piétinée» «une tradition de transparence jamais démentie sous la Ve République». «La présence au cœur de l'Elysée de journalistes est l'expression de la liberté de presse», affirment les adhérents de l'association. Ils critiquent une décision «unilatérale, incompréhensible et inacceptable».
Plusieurs demandes de négociations de l'APP
L'association, dont le rôle est de faciliter le travail de la presse lors des déplacements du chef de l’Etat, compte 200 membres de la presse française et internationale. Son bureau organise chaque année une réunion avec le président en exercice.
Lorsque les services de la présidence avaient émis le souhait de transférer la salle de presse hors du palais en février 2017, prudente, l'association avait demandé à Emmanuel Macron de «reconsidérer cette décision».
L'organisation avait tenté une ultime négociation le 23 octobre, et avait «renouvelé son souhait d’un apaisement, au moment d’une refonte de la communication de la présidence». Ne cachant pas sa désapprobation, elle avait assimilé la disparation de cette salle emblématique à un «verrouillage de l’Elysée» et qualifié la décision d'«attentatoire à la liberté d’informer et de travailler des journalistes». L'association n'avait alors pas fait mystère des relations tendues entre la presse et la Présidence de la République en raison de ce casus belli.
Une tradition de transparence jamais démentie sous la Ve République
Selon Sibeth Ndiaye, la conseillère en communication d'Emmanuel Macron qui en avait fait l'annonce, ce déménagement aurait pour but de faciliter le travail des journalistes. «La présidence a décidé d'un déménagement de la salle de presse afin d'augmenter sa taille», avait-elle assuré en février dernier, précisant que la décision, validée par Emmanuel Macron, avait été prise «pour une raison fonctionnelle». Et d'ajouter, pour couper court aux protestations d'une profession qui entretient des relations difficiles avec le président, qu'il ne fallait surtout pas y voir une «volonté politique d'écarter la presse».
Un nouveau local a été préparé pour les médias dans une annexe, dans une rue proche du Palais. L'APP, qui s'est rendue sur le nouveau site, a jugé la visite «non concluante».
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