Enquête de FranceInfo sur les comptes de campagne LFI : une «fake news», selon Chikirou
«Coup de génie», «fake news», «il faudrait me crever les yeux» : Sophia Chikirou est une communicante chevronnée qui sait ménager ses effets. Elle en a fait la brillante démonstration au micro de BFMTV où elle a défendu son parti et son chef de file.
Sophia Chikirou, la directrice de Mediascop qui a supervisé la communication au cours de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017, a répondu aux questions de Ruth Elkrief sur BFMTV le 23 octobre.
La communicante a tenu à affirmer, malgré l'enquête de FranceInfo à charge publiée le 19 octobre : «Il n'y a pas eu de surfacturation, il n'y a pas eu de détournement de fonds publics et il n'y a pas eu d'enrichissement personnel.»
Pourtant, ce 24 octobre, la cellule d'enquête de FranceInfo a maintenu ses allégations. Le journaliste Sylvain Tronchet a notamment affirmé que Sophia Chikirou avait fourni des données qui semblaient erronées : «Quand elle affirme que le téléchargement de 19 sons des discours de Jean-Luc Mélenchon sur le réseau social soundcloud a pris en réalité quatre à cinq jours, que c'est pour ça que cela a été facturé près de 5 000 euros. Non. Le téléchargement d'un discours prend tout au plus 10 minutes. Plusieurs spécialistes nous l'ont confirmé. Nous l'avons constaté. 19 discours, c'est trois à quatre heures de travail, pas quatre à cinq jours. Quant au sous-titrage de vidéos facturé 200 euros la minute sous-titrée. Nous en faisons ici à franceinfo, ça prend à peu près une demi-heure de travail. Pour 200 euros, chacun jugera si c'est cher ou non...»
Pour me faire baisser les yeux, il faudrait les crever
Mais la dirigeante de Mediascop, qui a également fondé Le Média, ne semble pas impressionnée par les révélations de FranceInfo dont elle a qualifié le travail de «fake news». Pas plus que par le travail minutieux de la justice. Après avoir été entendue par les policiers chargés de l'enquête sur les comptes de campagne du candidat de la France insoumise, elle lâche sur BFMTV : «Pour me faire baisser les yeux, il faudrait les crever.»
La communicante, qui se défend d'avoir été la directrice de la communication de la campagne de Jean-Luc Mélenchon (malgré l'organigramme affirmant le contraire que se seraient procuré les journalistes de FranceInfo), rappelle qu'elle n'a été qu'une prestataire et que cette campagne était «la moins chère de celles des cinq candidats en tête». Au micro de Ruth Elkrief, elle a également qualifié la vive discussion de Jean-Luc Mélenchon avec les enquêteurs venus perquisitionner le siège de son parti le 16 octobre de «coup de génie».
Sophia Chikirou, qui affirme n'être qu'une simple militante LFI, est soupçonnée par la justice d'avoir surfacturé ses prestations auprès du candidat à l'élection présidentielle en tant que dirigeante de Mediascop.
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