L'après-Chemnitz : arrestation d'un groupe suspecté de préparer des attentats contre des étrangers
- Avec AFP
La parquet fédéral allemand a annoncé l'arrestation de six hommes, qui selon lui auraient projeté des attentats contre des étrangers. Le coup de filet survient après les manifestations anti-migrants à Chemnitz du mois d'août.
Le parquet fédéral allemand a annoncé le 1er octobre l'arrestation de six hommes soupçonnés d'avoir formé un «groupe terroriste» d'ultra-droite à Chemnitz, ville d'Allemagne de l'est, théâtre fin août de manifestations néo-nazies qui ont ébranlé le pays.
Avec Christian K., un homme de 31 ans déjà arrêté mi-septembre, ils sont soupçonnés d'avoir formé une organisation terroriste d'ultra droite, «Révolution Chemnitz», dont l'objectif était de perpétrer «des attaques violentes et des attentats armés» contre des étrangers et des personnes de différentes obédiences politiques, a précisé le parquet anti-terroriste dans un communiqué. Selon lui, le groupuscule projetait de frapper le 3 octobre en Allemagne à l'occasion de la célébration annuelle de la réunification du pays en 1990.
Au total, sept hommes âgés entre 20 et 31 ans sont sous les verrous dans le cadre de cette affaire. Six d'entre eux ont été interpellés ce 1er octobre lors d'une opération ayant mobilisé une centaine de policiers.
A ces fins, ils auraient entrepris des démarches pour se procurer des armes semi-automatiques. «Les suspects poursuivaient des objectifs révolutionnaires visant à miner l'Etat de droit démocratique», poursuit la même source. Âgés de 20 à 30 ans, les suspects appartiennent au milieu des hooligans, néo-nazis et skinheads de Chemnitz. Christian K, qui semble avoir été le leader du groupe, avait été incarcéré après avoir attaqué et blessé des étrangers à la mi-septembre à Chemnitz, la troisième ville de l'Etat régional de Saxe. Une centaine de policiers ont également participé le 1er octobre à des perquisitions de plusieurs logements et locaux dans la région de la Saxe.
Il n'est toutefois pas prouvé que ce groupe ait participé aux manifestations violentes de franges d'ultra-droite à la fin août, consécutives au meurtre d'un Allemand, Daniel Hillig, à coup de couteaux.
Deux réfugiés suspectés d'être impliqués dans ce meurtre avaient été arrêtés dans la foulée. Un jeune Irakien de 22 ans a depuis été remis en liberté. Un Syrien est toujours en détention. Un troisième suspect de nationalité irakienne est en fuite.
Les médias et la chancelière Angela Merkel avaient dénoncé des «chasses collectives» contre des étrangers commises après ces manifestations sur la base d'une vidéo qui a circulé sur internet et dont le chef des renseignements intérieurs Hans-Georg Maassen avait mis en doute l'authenticité. Les propos de ce dernier, entre-temps muté au ministère de l'Intérieur, avaient provoqué une nouvelle crise politique au sein du fragile gouvernement d'Angela Merkel composé de l'Union chrétienne démocrate, de son capricieux allié bavarois CSU et des sociaux-démocrates.
Les défilés de Chemnitz, au cours desquels des participants ont également effectué le salut hitlérien, avaient choqué une Allemagne en pleine crise d'identité depuis l'arrivée de plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015 et 2016.
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