Os broyés, sang séché, protéines de pétrole : le mélange utilisé dans les canons à eau du 1er mai
Efficace contre les départs d'incendie, un étonnant mélange a été propulsé par les canons à eau de la police sur des manifestants lors du 1er mai 2018. L'utilisation détournée de l'additif aurait ainsi permis de créer l’effet de surprise...
«Des composés protéiniques aux vertus ignifugeantes» : le 27 septembre dernier, le site Street Press publiait son enquête après avoir contacté la Direction générale de la police nationale (DGPN) au sujet du mélange propulsé par les canons à eau sur des manifestants parisiens en marge du défilé du 1er mai 2018. De fait, un article publié cinq jours plus tôt sur le site du Parisien avait provoqué une vague d'indignation sur les réseaux sociaux, alors qu'il évoquait certains ingrédients contenus dans lesdits canons à eau utilisés par la police.
Interrogé sur la composition exacte du mélange, l'interlocuteur de la DGPN contacté par Street Press s'est montré évasif, expliquant que la police récupérait la fameuse macération sur le «marché public des pompiers»...
Une recette efficace contre les incendies
Street Press a ainsi mis en avant le «guide d’aide à l’achat relatif aux émulseurs» daté de 2010, celui-ci décrivant une composition ignifugeante (qui ralentit la combustion d'un matériel), composée de «poudre de cornes et [de] sabots de bovins, [de] plumes broyées, [de] sang, [de] protéine de pétrole» précisant :«Ce sont des matières premières qui sont en général achetées à l’étranger. En Amérique du Sud ou en Europe de l’Est.»
Violences du #1erMai : un syndicat policier dénonce «des failles» et des ordres donnés tardivement
— RT France (@RTenfrancais) 1 mai 2018
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Dans la foulée de la polémique, et rebondissant sur l'enquête de Street Press, Le Parisien a confirmé ce 30 septembre «[la présence] de restes d’animaux dans les canons à eau des CRS». Citant un expert du maintien de l'ordre, le quotidien de la capitale évoque «une utilisation détournée de [l']additif» ayant «permis de repousser des manifestants, via l’effet de surprise et l’odeur pestilentielle que dégage ce mélange».
Par ailleurs, dans la foulée du défilé du 1er mai dernier, on apprenait que des produits de marquage codés (PMC), déjà utilisés dans le domaine de la sécurité, étaient envisagés par la police et la gendarmerie afin tracer les casseurs à leur insu dans les manifestations.