Laurence Rossignol veut supprimer la clause de conscience spécifique à l'IVG
La sénatrice socialiste Laurence Rossignol va déposer une proposition contre la clause de conscience spécifique à l'IVG, qui selon un communiqué, constitue «un doublon dont la seule finalité est de culpabiliser et dissuader les femmes».
Le 27 septembre, veille de la journée mondiale du droit à l'avortement, qui se tient ce 28 septembre, Laurence Rossignol (PS) et d'autres sénateurs et sénatrices ont décidé de déposer une proposition de loi pour demander la suppression de la clause de conscience spécifique à l'Interruption volontaire de grossesse (IVG).
Rangés derrière l'ancien ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, les signataires de cette proposition de loi ont produit un communiqué explicitant leur démarche : «Les professionnel.le.s de santé disposent déjà, dans le code de la déontologie, du droit de refuser de pratiquer des actes médicaux pour des raisons personnelles. La clause de conscience spécifique à l’IVG est un doublon dont la seule finalité est de culpabiliser et dissuader les femmes.»
A en croire les sénateurs, supprimer cette clause de conscience spécifique à l'avortement serait susceptible d'envoyer un signal clair «aux adversaires de l’IVG et à la société : le corps des femmes leur appartient. À elles seules».
La clause de conscience spécifique à l’IVG est un doublon dont la seule finalité est de culpabiliser et dissuader les femmes
Le 11 septembre, l'émission Quotidien diffusait une séquence dans laquelle Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (SYNGOF), affirmait qu'il ne pratiquait plus d'IVG. Il précisait à ce titre : «Nous ne sommes pas là pour retirer des vies.» Alors que la journaliste répliquait que ce n'était pas «un homicide de faire une IVG», il avait rétorqué : «Si, Madame.» Il avait par la suite évoqué sa clause de conscience, la loi ayant effectivement inscrit le droit pour un médecin de refuser de pratiquer une IVG si tel est son souhait.
Nous ne sommes pas là pour retirer des vies
Marlène Schiappa et Agnès Buzyn ont réagi après la polémique a enflé sur les réseaux sociaux suite à la diffusion de cette séquence. La secrétaire d'Etat et le ministre des Solidarités et de la Santé ont dénoncé ces propos dans un communiqué de presse le 12 septembre.
«Avec Agnès Buzyn, nous condamnons les propos du président du Syngof et sommes déterminées à défendre partout le droit à l'IVG. Chaque femme doit pouvoir l'exercer en toute liberté», avait ainsi tweeté Marlène Schiappa, joignant le communiqué officiel à son message.