«Blackwashing» : des étudiants noirs ajoutés sur la photo d'une école pour faire sa promotion
L'école lyonnaise de dessin Emile Cohl a mal choisi son prestataire pour vanter ses mérites aux Etats-Unis : celui-ci aurait, de sa propre initiative, retouché la photo d'étudiants blancs pour y ajouter des élèves noirs.
Des étudiants noirs ont été ajoutés sur une photographie de l'école de dessin Emile-Cohl à Lyon. Cette image était destinée à faire la promotion de l'école aux Etats-Unis, où elle projetait de s'implanter, selon des informations obtenues par l'AFP le 10 septembre auprès de l'établissement. Ce dernier a, pour sa part, mis en cause un prestataire.
Un porte-parole de l'école, interrogé par l'AFP, a démenti «toute intention de manipuler la réalité» sur cette photographie, où la peau de certains élèves a visiblement été foncée, tandis que des visages d'étudiants noirs ont été plaqués sur des visages blancs, comme l'a révélé le site Rue89Lyon le 10 septembre. L'école aurait donc été victime d'un loupé de communication... Des étudiants ont découvert le pot aux roses et, très vite, une internaute a dénoncé une forme de «blackwashing».
La photo de base est trouvable sur leur twitter en plus, mon dieu pic.twitter.com/HzF9PVUghe
— Ameliabrador (@ameliabrador) 9 septembre 2018
Selon Rue89Lyon, ces retouches «grossières» ont été apportées par une agence de communication américaine chargée de réaliser le site Internet de promotion de l'école lyonnaise aux Etats-Unis, où elle comptait ouvrir un établissement «dans les deux ans» à venir. Le site était destiné à la faire connaître auprès des studios d'animation américains et à trouver des financements.
Dans le but d'alimenter ce site, mis en ligne au mois de septembre, l'établissement a fourni au prestataire «des photos de travaux tirés de [sa] base iconographique, ainsi [qu'une] photo de famille réalisée avec des étudiants de première année», a ajouté le porte-parole de l'école, déplorant les accusations dont l'établissement fait l'objet sur les réseaux sociaux.
Depuis lors, l'établissement a suspendu l'accès à son site Internet et a rompu son contrat avec son prestataire américain, tout en présentant ses excuses aux personnes concernées par les modifications apportées à la photographie en question.
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