Un collaborateur de Gérard Collomb épinglé pour avoir porté un brassard Police en 2017
Jusqu'où s'étendra l'ombre de l'affaire Benalla ? Un collaborateur de Gérard Collomb est à son tour suspecté par le site d'information LyonMag d'avoir arboré des insignes de la police nationale en octobre 2017. Le ministère de l'Intérieur se défend.
En pleine affaire Benalla, le site LyonMag, spécialisé dans les nouvelles concernant le fief historique de Gérard Collomb, révèle qu'un collaborateur du ministre de l'Intérieur arborait les insignes de la police nationale lors d'une sortie sur le terrain médiatisée à Viry-Châtillon le 8 octobre 2017, sans faire partie des forces de l'ordre. Ironie du sort, le collaborateur en question, Arthur Empereur, postait lui-même les clichés le mettant en scène affublé de la sorte sur le réseau social Instagram, brassard police au bras et insigne sur le gilet pare-balles.
Le ministère de l'Intérieur a cependant désamorcé très tôt toute polémique en opposant à LyonMag un droit de réponse dans lequel l'institution de la République fait savoir que cette situation n'est ni inhabituelle, ni cachée : «Comme nous l'avons précisé ce jour, à 13h25, ces brassards peuvent ainsi être utilisés par les collaborateurs du ministre [...] pour faciliter la circulation dans des zones faisant l'objet d'une protection accrue. Ils permettent de passer des barrages de police lors des déplacements des ministres.»
Et Beauvau d'effectuer un recadrage : «Le port du gilet pare-balles et du brassard "police" par Arthur Empereur s'est inscrit dans le cadre, [...], d'un dispositif de protection assuré par les forces de sécurité intérieures, [...], exclusivement destiné à contribuer à assurer sa sécurité dans l'exercice de ses fonctions».
Pour l'heure, l'affaire semble différente du cas d'Alexandre Benalla. Cependant, si le site d'information LyonMag reconnaît que la pratique est répandue, il estime qu'«en tant que contractuel, Arthur Empereur est dans l'illégalité».
Le port du gilet pare-balles et du brassard «police» par Arthur Empereur s'est inscrit dans le cadre, [...], d'un dispositif de protection assuré par les forces de sécurité intérieures
Et de souligner : «L'article 433-15 du code pénal rappelle par ailleurs qu'est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende le fait, par toute personne, publiquement, de porter un costume ou un uniforme, d'utiliser un véhicule, ou de faire usage d'un insigne ou d'un document présentant, avec les costumes, uniformes, véhicules, insignes ou documents distinctifs réservés aux fonctionnaires de la police nationale ou aux militaires.»
De surcroît, un arrêté datant de décembre 2013 encadre le port du brassard de police. Tout porteur d'un tel brassard est également soumis au port du numéro d'identification individuelle, c'est-à-dire le référentiel des identités et de l'organisation (RIO). «Une information visiblement manquante sur l'accessoire d'Arthur Empereur.», précise LyonMag.