Le co-rapporteur de la commission d'enquête dénonce «une majorité aux ordres de l'Elysée»
Le co-rapporteur de la commission d'enquête à l'Assemblée nationale a fustigé le comportement de la majorité LREM qui est, selon lui, «aux ordres de l'Elysée». En cause, leur refus d'auditionner de nouveaux membres des cabinets de l'Elysée.
Chargé de la mission de co-rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, le député Les Républicains de l'Yonne, Guillaume Larrivé, ne décolère pas. Depuis le début de la commission d'enquête, il dénonce le rôle de l'Elysée et pointe des obstructions de la majorité concernant les auditions.
Il a notamment interpellé ce 25 juillet la présidente de la commission des lois et co-rapporteure de la commission d'enquête, Yaël Braun-Pivet, appartenant à la majorité LREM. Sur Twitter, depuis les locaux de la commission, il dénonce la méthode : «Je ne comprends pas que les personnes que nous auditionnons soient présentes dans la salle de la commission des lois alors que vous-même ne les avez pas introduites», et donc puissent être témoins de nos débats internes, se plaint-il à Yaël Braun-Pivet.
"Je n’accepterai pas que cette commission d'enquête fasse l'objet d'entraves et d'obstructions de la part d'une majorité aux ordres de l'#Elysée." @GLarrive , co-rapporteur de la commission d'enquête sur l'Affaire #Benalla , dénonce de trop nombreux dysfonctionnements!
— Les Républicains An (@Republicains_An) 25 juillet 2018
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«Et je constate que ce matin à 10h nous n’avons pas une seule audition prévue après 12h aujourd’hui. Je considère qu’il y a là un dysfonctionnement manifeste de notre commission d’enquête. En tant que co-rapporteur je répète que je n’accepterai pas que cette commission d'enquête fasse l'objet d'entraves et d'obstructions de la part d'une majorité aux ordres de l'Elysée.» Il rappelle que les groupes d'opposition de droite comme de gauche, ont appelé aussi à des listes élargies, sans résultat.
En tant que co-rapporteur je répète que je n’accepterai pas que cette commission d'enquête fasse l'objet d'entraves et d'obstructions de la part d'une majorité aux ordres de l'Elysée
La majorité ne veut pas de nouvelles auditions
Guillaume Larrivé s'échine depuis plusieurs jours à faire entendre de nombreux responsables de l'exécutif. Dès le 21 juillet, lors de la première réunion de la commission, l'opposition et la majorité se sont affrontés sur la liste des personnes à auditionner. A ce sujet, le député de l'Yonne a démenti le «consensus» sur la liste des auditions affiché par la co-rapporteure.
Le 25 juillet, il dit lui avoir fourni par écrit dès le 21 une «liste extrêmement précise de personnes» qu'il souhaitait voir convoquées par la commission d’enquête. Cette dernière concerne l’Elysée, le ministère de l'Intérieur et le parti En marche, a-t-il précisé, insistant pour recueillir les propos de Vincent Crase et de Christophe Castaner, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre.
#AffaireMacronBenalla : la chaîne hiérarchique de l'Elysée & du parti "La République en marche" doit être convoquée par la commission d'enquête. pic.twitter.com/OwxznZLFK1
— Guillaume Larrivé (@GLarrive) 21 juillet 2018
Guillaume larrivé, ancien conseiller juridique de Nicolas Sarkozy a précisé sur RTL vouloir comprendre «comment le système de relations entre la place Beauvau, l'Elysée, La République en Marche a pu provoquer de telles dérives et a pu étouffer cette affaire pendant 11 semaines». Dans le quotidien régional l'Yonne, il avait affirmé le 23 juillet à la suite des auditions : «L’enseignement principal de cette journée est que l’Élysée est partout.»
Réagissant aux demandes du co-rapporteur, la présidente de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet, a estimé «inutile d'auditionner d'autres membres du cabinet du président de la République et du ministre de l'Intérieur». «Il est manifeste que l'opposition privilégie une approche polémique et politique qui vise à tirer profit de l'actualité loin de tout souci de la vérité», a-t-elle poursuivi. «En trois jours, nous avons auditionné huit personnes dont le ministre de l'Intérieur, les plus hauts responsables de la préfecture de police et, fait exceptionnel, trois responsables de la présidence de la République», a encore fait savoir Yaël Braun-Pivet.