Marsigny : «Tariq Ramadan est tombé dans le tribunal et est resté deux heures par terre»
Selon son avocat, après sa confrontation avec Henda Ayari le 19 juillet, Tariq Ramadan, qui ne pourrait plus marcher sans déambulateur, serait tombé dans les couloirs de la souricière du tribunal et serait resté deux heures au sol, sans aide.
Invité du Grand oral des Grandes gueules sur RMC le 23 juillet, l'avocat de Tariq Ramadan, Emmanuel Marsigny a dénoncé le traitement que subit son client. Selon lui, l'islamologue, atteint d'une sclérose en plaques, se trouverait dans un état médical très grave et aurait perdu 11 kilos depuis le début de sa détention au mois de février. Selon l'avocat, Tariq Ramadan serait aujourd'hui «handicapé, il ne peut plus marcher autrement qu'avec un déambulateur. Il est tombé dans les couloirs de la souricière du palais de justice. Il est resté deux heures par terre en attendant que l'ambulance arrive sans être aidé par les policiers !». L'ambulance l'aurait ensuite ramené à l'hôpital pénitencier de Fresnes où il est à l'isolement depuis mi-mars.
#GrandOral "@TariqRamadan a perdu onze kilos. Il ne peut pas marcher. Il est tombé dans les couloirs de la souricière du palais de justice. Il est resté deux heures à terre sans être aidé par les policiers !" Emmanuel Marsigny #HendaAyari#GGRMCpic.twitter.com/Qw363u6eRf
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) 23 juillet 2018
Contactée par RT France, la fille de Tariq Ramadan, Maryam, a assuré que depuis cette chute où «il s'est fait très mal, c'est maintenant son bras gauche qui est engourdi en permanence. Ce qui fait que ses deux bras le font souffrir, en plus de tous les autres symptômes : crampes, migraines permanentes, difficultés de concentration, perte de mémoire, etc.».
Accusé de viols, Tariq Ramadan est mis en examen et incarcéré en détention provisoire depuis le 2 février. Des contradictions apparues dans les dépositions de Henda Ayari, une des victimes présumées de l'intellectuel suisse, ont conduit son avocat à formuler une demande d'annulation de sa mise en examen. Cette demande a été rejetée par les juges qui ont estimé qu'il subsistait «des indices graves et concordants» dans le dossier. Pourtant, l'accusatrice a changé plusieurs fois de date et de lieu du viol présumé. Le 26 mai 2012, dernière date qu'elle a fournie étant celle du mariage de son frère où elle était présente, selon ce dernier. Selon Emmanuel Marsigny, «alors qu'Henda Ayari a prétendu ne plus avoir de relations avec Tariq Ramadan dès 2012, on a été capables de produire des textos dans lesquels elle lui dit : "Je sais que tu ne seras jamais amoureux de moi mais bientôt tu seras entre mes cuisses".» D'autre part, la deuxième accusatrice, celle que la presse a surnommé Christelle, ne s’est pas rendue à la convocation du 18 et 19 juillet 2018, son avocat ayant présenté un certificat médical. Elle aurait dû répondre aux nombreuses interrogations soulevées par son témoignage, les policiers ne retrouvant aucun des témoins qu’elle dit avoir croisés la nuit du viol présumé.
A l'issue de la confrontation avec Henda Ayari le 19 juillet, Emmanuel Marsigny a déposé une nouvelle demande de mise en liberté pour son client. Les juges devraient rendre leur réponse cette semaine.
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