Durant la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron avait prôné l'exemplarité et la probité de ses soutiens politiques pour incarner le futur mandat, présenté comme un «nouveau monde» politique qui balaierait l'ancien. L'affaire Benalla rappelle pourtant des méthodes qui n'ont rien à envier au passé et met à mal la communication élyséenne et gouvernementale. Mais de précédentes affaires de violences, physiques ou verbales, révélées par la presse, de la part d'élus ou militants de la majorité présidentielle, avaient déjà entaché la première année du quinquennat Macron.
Des cas de violence physique écornant l'image de la majorité
- La dernière controverse implique évidemment le conseiller d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, et un employé de La République en marche (LREM), Vincent Crase. Ces deux réservistes de la gendarmerie ont arboré des éléments d'uniforme de policier sans en avoir le droit et ont été impliqués dans des coups portés le 1er mai à l'encontre de deux manifestants, à Paris. Le 22 juillet, Alexandre Benalla et Vincent Crase, ont été mis en examen, notamment pour «violences en réunion».
- Quelques mois après son élection en tant que député de LREM, M'Jid El Guerrab frappe à coups de casque Boris Faure, premier secrétaire de la fédération du Parti socialiste des Français de l’Etranger, qui se retrouvera de fait en soins intensifs. Menacé d'exclusion de LREM, M'Jid El Guerrab démissionne en septembre 2017 du groupe parlementaire et siège, depuis, en tant que non-inscrit. Selon l'avocat de ce dernier, Boris Faure lui aurait «tordu» le bras. M'Jid El Guerrab avait aussi mentionné des insultes racistes à son encontre qui auraient été prononcées par sa victime, laquelle avait démenti formellement.
- Laetitia Avia, députée et porte-parole de LREM, a mordu à l'épaule un chauffeur de taxi à la suite d'une altercation, selon les dires de la police municipale de Saint-Mandé (Val-de-Marne), rapportés par Le Canard enchaîné. Fait qu'elle aurait reconnu devant les policiers, selon le journal. Le chauffeur de taxi, ne pouvant accepter le paiement des 12 euros par carte bancaire pour un problème de terminal, aurait redémarré la voiture et accéléré pour imposer à l'élue de retirer de l'argent à un distributeur automatique. Elle aurait donc mordu le chauffeur afin qu'il s'arrête. Sur sa page Facebook, Laeticia Avia avait affirmé avoir été victime d'une «tentative de vol et de séquestration» de la part du conducteur. «Elle ne l'a jamais mordu», avait également assuré au Figaro Agathe Chamfeuil, la collaboratrice de Laetitia Avia.
Injures et violence verbale
- L'image d'«exemplarité» de la majorité présidentielle a aussi été altérée par l'affaire des insultes de Rayan Nezzar. Enarque, il est promu le 4 janvier 2018 porte-parole LREM avant d'être contraint à la démission le 8 janvier. Sa faute ? Avoir insulté entre 2011 et 2013 plusieurs célébrités et personnes lambda en les traitant de noms d'oiseaux et de propos injurieux que lui-même confesse, après sa démission, choquants. Autre problème : ses insultes, rendues publiques après sa nomination, ont été envoyées à l'époque à des hommes et femmes politiques qui ont, par la suite, rejoint la majorité présidentielle en tant que ministre ou député, comme Bruno Le Maire ou Aurore Bergé...
- Enfin, un cas de violence verbale qui, exhumé depuis l'élection de la nouvelle Assemblée nationale en 2017, a embarrassé la majorité : celui de la députée LREM médiatisée et connue pour ses sorties polémiques, Claire O'Petit. Celle-ci avait en 2012 réagi aux propos du chroniqueur Franck Tanguy sur RMC, qui ironisait sur la peur propagée par les médias au sujet des musulmans en disant : «Très franchement, quand je vois un barbu en djellaba qui traverse au feu rouge, j'ai envie d'accélérer, je vous le dis.» La chroniqueuse avait alors répondu froidement : «Moi ça me l'a toujours fait, c'est pas nouveau.»
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