80 km/h : des centaines d'automobilistes et de motards manifestent contre la réforme à Vincennes
- Avec AFP
A la veille de la mise en place des 80 km/h sur 400 000 kilomètres de routes, la colère liée à la limitation de vitesse s'est exprimée devant le château de Vincennes le 30 juin. Le député de l'Essonne, Nicolas Dupont-Aignan, a fait partie du cortège.
Quelques centaines de motards et d'automobilistes ont manifesté leur «colère», devant le château de Vincennes, le 30 juin dans l'après-midi, à la veille de l'entrée en vigueur de la limitation à 80km/h sur les routes secondaires, une mesure selon eux «aberrante» et «pompe à fric».
La limitation de vitesse passera le 1er juillet de 90 à 80 km/h sur 400 000 kilomètres de routes à double sens sans séparateur central, malgré l'opposition d'automobilistes, de motards et d'élus locaux.
«Non à la sécurité rentière», «Etat bandit», «Halte au racket Manu», «Edouard aux besoins d'argent», pouvait-on lire sur des pancartes accrochées aux motos, messages au président Emmanuel Macron et au Premier ministre Edouard Philippe. Interrogé par RT France, le député de l'Essonne et président de Debout la France (DLF), Nicolas Dupont-Aignan, juge que cette mesure va «faire gagner de l'argent à l'Etat à travers les radars, les péages». «Et, pendant ce temps-là», estime-t-il, «il y a les chauffards, c'est à dire les vrais dangereux, qui ne sont jamais punis par la justice». «Plutôt que d'embêter les millions de Français, il faudrait s'attaquer aux vrais chauffards», ajoute l'élu.
Comme Thierry et Isabelle, qui accrochaient un drapeau breton à leur moto avant le départ, ils étaient nombreux à être venus de régions rurales où se situent la plupart des routes concernées. «En campagne, on a beaucoup de lignes droites, on ne peut pas faire du 80km/h», a ainsi dit Isabelle, 55 ans. Elle et son mari ont déjà fait «toutes les manifs en Bretagne» pour protester.
«C'est un réel danger de rouler à la même vitesse que les poids lourds», a complété Philippe, un autre Breton.
La mesure vise-t-elle à «racketter» les Français ?
«C'est juste un racket monstrueux, ils ne savent plus quoi faire pour trouver du fric. Ça va faire chier le monde, ça va créer des embouteillages et des accidents, c'est complètement absurde», a reproché Gilles, 59 ans, qui ne décolère pas.
«Ces mesures visent à trouver de l'argent, pas à assurer la sécurité des usagers de la route», a dénoncé Alain Quemener, l'un des responsables de la Fédération française des motards en colère (FFMC), qui demande, comme beaucoup de motards présents, que l'Etat investisse plutôt dans l'installation de doubles glissières le long des routes, pour éviter que les motards ne soient «décapités», «amputés», ou dans la réparation des voies abîmées.
La mesure n'a pas pour objectif «d'emmerder le monde» avait rappelé le 29 juin Edouard Philippe, reconnaissant son impopularité, quelques jours après la parution d'un sondage réaffirmant que 74% des Français y étaient opposés.
Les autorités estiment qu'elle pourrait sauver jusqu'à 400 vies par an et permettre d'inverser la courbe de la mortalité routière qui, après avoir atteint un plus-bas historique en 2013 (3 427 morts, métropole et Outre-mer confondus), est repartie à la hausse les trois années suivantes. En 2017, 3 684 personnes ont perdu la vie sur les routes.
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