«Il ne reste que la censure» : YouTube ferme les autres chaînes de TV Libertés sans donner de raison
Une semaine après avoir fermé sa chaîne principale, ce sont les autres chaînes de TV Libertés qui ont été «arbitrairement» fermées par YouTube, selon Martial Bild. Interrogé par RT France, il dénonce une «volonté politique» de sanctionner son média.
Après avoir fermé la chaîne du journal de TV Libertés le 14 juin, invoquant une violation des droits d'auteur, YouTube a décidé le 23 juin de fermer les autres chaînes du média accessibles sur sa plateforme.
Interrogé par RT France, le directeur de la rédaction de TV Libertés, Martial Bild, affirme que cette décision «unilatérale» et «arbitraire» du géant de l'internet a cette fois-ci été prise sans avertissement préalable ni qu'aucune raison ne soit avancée. «Il n'y a même plus l'argument juridique, il ne reste que la censure», dénonce Martial Bild. Le journaliste rappelle en outre que le média conteste la justification juridique avancée par YouTube lors de la fermeture de la chaîne principale. Il la juge «dérisoire» au motif que le droit de citation ne constitue pas une atteinte aux droits d'auteur. Et il précise que TV Libertés avait, en gage de bonne foi, modifié la vidéo incriminée.
Ce qui n'a donc pas eu pour effet d'infléchir la position de la plateforme vidéo qui s'est attaquée aux autres chaînes du groupe, sans nouer la moindre communication avec le média. «Il n'y a que l'AFP qui trouve un interlocuteur de YouTube à interroger, nous n'en avons pas eu. Pas un appel, pas un correspondant, personne», dénonce Martial Bild.
TV Libertés y voit une volonté politique
Le journaliste voit dans cet enchaînement d'événements la marque d'une volonté politique de s'en prendre au média, qui constitue selon lui un contre-pouvoir. Il rappelle notamment que TV Libertés ne se prive pas pour dénoncer, entre autres, la politique du gouvernement. «C'est à ce moment là qu'on nous bâillonne», affirme-t-il.
Mais selon Martial Bild, les questions financières ne seraient en outre pas étrangères à la cabale dont il estime son média victime. «Dans les droits d'auteurs, il y a des questions financières, et ce sont les forces d'argent qui dirigent aujourd'hui notre monde et notre politique, y compris en France. Nous sommes opposés à ces forces d'argent», affirme-t-il.
Si le coup est dur pour la chaîne, qui perd «en viralité» en disparaissant de YouTube, Martial Bild se veut rassurant quant à l'avenir de son média : «Nous assurons nos téléspectateurs qu'ils pourront suivre l'ensemble des programmes de TV Libertés. Nous le ferons en faisant appel à toutes les plateformes qui se sentent encore indépendantes et libres.» Au-delà de la présence sur d'autres plateformes, le journaliste compte sur la mobilisation de ses téléspectateurs pour partager au maximum les contenus du média, assurant que «toutes les bonnes volontés [étaient] les bienvenues».
Et de conclure sur une note résolument offensive : «Il n'y a pas de censure qui ne puisse être dépassée, ni de totalitarisme qui ne puisse tomber.»
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