Provins adopte l'uniforme scolaire : Blanquer, Le Pen et Philippot applaudissent
Les parents d'élèves de Provins se sont prononcés pour le port de l’uniforme dans les établissements publics de la ville. La nouvelle, qui divise les Français, a été saluée par Jean-Michel Blanquer, mais aussi Marine Le Pen et Florian Philippot.
A l'initiative d'Olivier Lavenka, maire Les Républicains (LR) de Provins (Seine-et-Marne), les parents d'élèves ont été invités à se prononcer par vote sur le port de l'uniforme non-obligatoire dans les établissements publics de la ville. Même si seules 376 familles sur les 609 ont exprimé leur avis, 62% des votants ont donné un avis favorable lors de cette consultation.
Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a salué la démarche, déclarant sur BFMTV que «dans certains cas», l'uniforme pouvait «être utile». «Les vertus de l'uniforme sont vues dans d'autres pays, ce n'est pas un sujet du XIXe siècle, mais un enjeu d'égalité. Les marques comptent beaucoup trop à notre époque chez les ados», a-t-il estimé.
Blanquer sur l’uniforme à l’école: "Dans certains cas, ça peut être utile" pic.twitter.com/0HwBm9PRGa
— BFMTV (@BFMTV) 3 juin 2018
Même écho chez Marine Le Pen, qui a salué l'initiative dans l'émission Le Grand Jury sur LCI. La présidente du Rassemblement national (ex-Front national) trouve le port de l'uniforme «très sain» pour garantir «l'égalité républicaine», et elle espère que Jean-Michel Blanquer généralisera l'idée. «Je pense que les enfants doivent être préservés des tentations et des pressions systématiques qu'effectuent sur eux les marques», explique-t-elle.
"En ce qui concerne l'uniforme scolaire, les enfants doivent être préservés des tentations et des pressions systématiques qu'effectuent sur eux les marques. Source d'égalité, c'est également un moyen de remettre l'Education au coeur de l'Ecole républicaine." #LeGrandJury
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 3 juin 2018
Florian Philippot, dirigeant du parti Les Patriotes, a aussi émis un avis positif vis-à-vis de la mesure.
Belle initiative, qu’on aurait intérêt à étendre au niveau national. #Provinshttps://t.co/fr8bXVnyYR
— Florian Philippot (@f_philippot) 3 juin 2018
Les réactions sont plus contrastées sur les réseaux sociaux. Nombre d'internautes en appellent à la liberté des élèves, évoquant ce qui leur semble être la vraie priorité, à savoir de véritables moyens, et moquent l'imagerie rétrograde, selon eux, de ces tenues scolaires.
#Provins#Uniforme Des restrictions d’accord. Un uniforme imposé, je suis contre. Laissez les enfants adoptés leur propre style. Vous n’en verrez jamais un seul fier, surtout en 2018, de porter un uniforme. C’est en contre-sens avec l’évolution des jeunes générations.
— Mario ONILLON (@Sir_D3D) 4 juin 2018
À #Provins les parents d'élèves devraient exiger moins d'élèves par classe et plus de classes, plutôt que l'uniforme. Les c** !
— gilles klein (@gilles_klein) 3 juin 2018
Ainsi les parents d’élèves de Provins ont voté pour l’introduction de l’uniforme à la rentrée prochaine dans les écoles de la commune.
— Guillaume Blardone (@gblardone) 3 juin 2018
Des récidivistes du méfait vestimentaire avec un bulletin. pic.twitter.com/zG96w2iDyC
De manière générale, selon un sondage Ifop de 2017, 63% des Français se déclarent favorables à l'établissement de l’uniforme dans toutes les écoles et établissements scolaires. Reflétant cette tendance, des partisans de la tenue réglementaire se sont manifestés sur les réseaux sociaux.
Moi j’aime bien l’idée de l’uniforme à l’école. On passe notre temps à exiger une tenue correcte de nos élèves, mais c’est une notion très subjective dont l’application génère de nombreux conflits. Donc, pour cette raison entre autres, oui à l’uniforme à l’école.
— LeChat (@sandlry) 4 juin 2018
Un nouveau trousseau à la Toussaint
L'adoption de l'uniforme se fera au libre choix de l'élève au retour des vacances de la Toussaint. 759 élèves du CP au CM2 pourront acheter un trousseau comportant dix pièces dont quatre polos avec l'écusson de la ville, un sweat-shirt et une veste de couleur contrastée. Il est à signaler que les jeunes filles pourront choisir entre jupe et pantalon. Le coût de ces vêtements est estimé à 145 euros, mais sera divisé de moitié à partir du deuxième enfant, et des aides pourront être apportées aux parents dans le besoin pour leur permettre de l’acquérir.
En France métropolitaine, il ne s'agit pas, comme cela est improprement relayé par la presse, du «retour de l'uniforme», car il n'a jamais été une règle instituée dans le pays. Seule la blouse était portée jusque dans les années 60. Cependant, les départements d'outre-mer sont coutumiers du port de l'uniforme dans les établissements scolaires.