Calais : un migrant clandestin agresse violemment une policière, il est relâché faute de traducteur
Une policière a été violemment frappée ce 26 mai à Calais par un migrant clandestin. Placé en garde à vue, il a été relâché faute d'interprète. Interrogé par RT France, le syndicat de police UNSA s'insurge et interpelle Gérard Collomb.
Après la libération sans poursuites ce 26 mai d'un migrant érythréen en situation irrégulière qui avait violemment agressé une policière à Calais le même jour, l'Union nationale des syndicats autonomes de police (UNSA) fait savoir son indignation.
Alors qu'elle tentait d'intervenir avec ses collègues afin d'empêcher quatre migrants de s'introduire dans un camion garé sur le parking d'un Carrefour de Calais, une femme policier a reçu un coup de poing au visage, ainsi qu'un coup qui lui a vrillé le genou. Pour cette agression, qui a valu à la policière six jours d'incapacité temporaire de travail (ITT), un migrant a été interpellé et placé en garde à vue. Devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer, l'homme a alors raconté qu'il ne comprenait qu'un dialecte éthiopien, le Konso, qu'aucun des traducteurs habilités n'était capable de comprendre. L'agresseur a donc été relâché, le code de procédure pénal français exigeant que l'on signifie ses droits à toute personne arrêtée.
Contacté par RT France, Ludovic Hochart, secrétaire départemental de l'UNSA, rend compte de l'indignation de ses collègues devant l'impunité dont bénéficient ces clandestins agresseurs de policiers.
«Il est inacceptable que l’auteur d'un délit, qui plus est envers les forces de l'ordre, soit laissé libre, sans possibilité de poursuite», déplore-t-il. «Lorsque l'auteur de l'acte délictueux est relâché, impossible ensuite de lui fournir une convocation pour le juger ultérieurement le temps de trouver un interprète, puisque les migrants concernés n'ont pas de domicile».
Ces décisions laxistes «légitiment la violence des migrants envers les forces de l’ordre»
Cette faille dans la législation «incite les migrants à des comportements de plus en plus violents à l'égard de la police puisqu'ils savent qu'ils ne risquent rien», regrette encore Ludovic Hochart. Car ces agressions de policiers se multiplient. Le 13 avril dernier, des migrants érythréens avaient pris à parti des membres d'une compagnie républicaine de sécurité. Un policier, roué de coups par plusieurs migrants en voulant sécuriser la remorque d’un camion, s'est vu prescrire 30 jours d’arrêt et 21 jours d’ITT. Interpellés, les individus responsables de ce délit aggravé ont également fait savoir qu'ils ne parlaient que le... Kunama, un dialecte de leur pays d'origine.
C'est également le quotidien des équipes de la police aux frontières (PAF), qui, lorsqu'elles interpellent des migrants en situation irrégulière, et donc en infraction à la législation sur le droit des étrangers, se retrouvent dans la même situation. Jour après jour, le scénario se reproduit. La semaine du 21 mai, la PAF a par exemple interpellé dix érythréens sans-papiers. Neuf d'entre eux ont expliqué ne parler que le Konso : ils ont donc été relâchés, relate le syndicaliste. Celui qui parlait une autre langue a été placé en centre de rétention, puis libéré, puisque de nationalité d'un pays où il n'est pas reconductible.
Il faut combler cette faille dans la loi qui annihile totalement l'action de la police
«La prochaine fois, il dira lui aussi qu'il ne sait s'exprimer que dans tel dialecte», poursuit le secrétaire départemental de l'UNSA, qui pointe la responsabilité des associations qui viennent en aide aux migrants. «Les migrants l'expliquent eux-mêmes : "On a nous a dit de dire que..."», précise Ludovic Hochart.
Désormais, alors que le nombre de personnes relâchées dans le Calaisis augmente chaque jour, l'UNSA souhaite saisir directement le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sur la question. «Il faut combler cette faille dans la loi qui annihile totalement l'action de la police», fait savoir Ludovic Hauchart. Pire, selon lui, ces décisions «légitiment la violence des migrants envers les forces de l'ordre», puisqu'il savent qu'ils ne risquent rien. «Ils sont d'ailleurs de plus en plus vindicatifs et n'hésitent plus à jeter des pierres sur la police», fait remarquer le syndicaliste. Dans un communiqué publié sur leur site internet, l'UNSA dénonce également «le manque de moyen de la justice face à ces situations de plus en plus courantes sur Calais».