Politique des banlieues : Valérie Pécresse n'a pas honte d'être une «femelle blanche»

Outrée par les propos d'Emmanuel Macron, qui avait évoqué les «mâles blancs» pour fustiger ceux qui produisent des rapports sur les banlieues, la président de la région Ile-de-France est montée au créneau.
Invitée le 27 mai sur CNews, Valérie Pécresse s'est dit «profondément choquée par le propos du président de la République sur les "mâles blancs" qui ne peuvent pas parler des banlieues», en référence à de récents propos d'Emmanuel Macron, qui avaient suscité la polémique.
Racialiser le propos politique, pour moi, c'est plus qu'une erreur
«Je suis une femelle blanche et je revendique d'avoir installé le conseil régional en banlieue, de m'être installée en banlieue, et d'avoir quelque chose à dire sur l'avenir de ces banlieues», a insisté la présidente Les Républicains (LR) de la région Ile-de-France. Ainsi, pour l'opposante de droite, le langage employé par le chef de l'Etat remet en cause le principe républicain de l'indivisibilité de la nation : «Il ne faut pas ouvrir la porte aux communautarismes, le communautarisme est une gangrène de la société française [...] Racialiser le propos politique, pour moi, c'est plus qu'une erreur.»
Racialiser le propos politique sur les banlieues comme le fait le Président de la République, c'est plus qu'une erreur, c'est dangereux. Je revendique d'avoir des solutions pour la banlieue. Je propose une réponse forte basée sur 3 piliers : moyens, autorité, mixité #SoyonsLibrespic.twitter.com/eaMohl6pij
— Valérie Pécresse (@vpecresse) 27 mai 2018
Lors de son discours sur les quartiers populaires, le 22 mai, Emmanuel Macron avait remis en cause la légitimité pour les «mâles blancs» de réaliser des plans pour les banlieues, comme celui proposé par Jean-Louis Borloo. Valérie Pécresse a, de son côté, proposé lors de son interview du 27 mai un «plan alternatif», appelant à «détruire les grands ensembles, reconstruire des quartiers entiers, avec un plafond antighetto». «Il ne peut pas y avoir de mixité sociale quand il y a plus de 30% de logement social dans un quartier», a-t-elle ajouté.