Les défenseurs des animaux en colère après avoir vu toutes leurs demandes rejetées par la majorité

Les défenseurs des animaux en colère après avoir vu toutes leurs demandes rejetées par la majorité© Fred Tanneau Source: AFP
Elevage industriel de poules. Image d'illustration.
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Les militants de la cause animale réclamaient la vidéosurveillance des abattoirs ou encore la fin des cages à poule. Mais tous les amendements du projet de loi agriculture et alimentation liés aux animaux ont été balayés par la majorité.

Les défenseurs des animaux grondent. Ce 19 avril, les députés de la commission des affaires économiques ont terminé de voter les amendements du projet de loi lié aux Etats généraux de l’alimentation. Le rapporteur Jean-Baptiste Moreau, député La République en marche (LREM), s'est félicité sur Twitter du travail effectué. Les députés chargés d'examiner les amendements à apporter à l’article 13, nommé «Respect du bien-être animal» n'ont accédé à aucune demande des défenseurs de la cause animale, quitte à parfois rompre des promesses de campagne d'Emmanuel Macron.

Ecœurée, l'association de défense des animaux L214 estime qu'ont été rejetés «méticuleusement un à un les amendements concrets qui auraient pu changer les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux».

L’interdiction des cages pour les poules et les lapins d’élevage a ainsi été rejetée, alors qu’un sondage Yougov de février 2018 concluait que plus de 90% des Français interrogés y étaient opposés. Même sort pour l’option végétarienne à la cantine, l'interdiction de la castration à vif des porcelets ou encore la mise en place de la vidéosurveillance dans les abattoirs, où les militants ont pu filmer, comme à Vigan ou à Mauléon-Vicharre, de mauvais traitements infligés aux animaux. Et pourtant, cette dernière mesure était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron.

L’un des rares amendements adoptés relatif au respect du bien-être animal est le statut de lanceur d’alerte qui sera échu au «responsable protection animale», un poste qui sera créé dans les abattoirs. Une mesure qui ne répond pas aux revendications, bien plus larges, portées par les militants.

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«Bobo parisien» : un député recadre un journaliste

Mais les députés ne semblent pas s'émouvoir des critiques. Le rapporteur du projet Jean-Baptiste Moreau, qui, outre son mandat de député, est éleveur de bovins et président de coopérative agricole, a ainsi qualifié un journaliste qui se désolait du rejet des amendements, de «bobo parisien».

Le député Thibault Bazin a pour sa part justifié l'élevage en cages, estimant que les poules, des animaux «sociaux», ne souffraient pas de leur «vie en bâtiment», «un truc sympa».

Interpellés par de nombreux défenseurs de la cause animale, les responsables du texte se sont défendus en arguant qu'ils avaient consacré «plusieurs heures aux débats sur le bien-être animal». «Plutôt que d’adopter des mesures qui risqueraient d’être perçues comme stigmatisantes et liberticides, nous avons privilégié le dialogue, la formation, la responsabilisation des acteurs et l’expérimentation», se défend le président de la commission.

Les défenseurs des animaux sous le choc

L'annonce du rejet des amendements a suscité la colère de nombreux militants et d'associations majeures, comme la Fondation Brigitte Bardot.

En revanche, un amendement a bien trouvé grâce aux yeux de Jean-Baptiste Moreau : l'interdiction d’appeler du nom de «steak» ou «saucisse» des produits constitués uniquement de végétaux comme les préparations à base de soja.

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