Eric Coquerel entarté par l'Action française
L'élu de La France insoumise Eric Coquerel a été entarté par des militants de l'Action française, le 19 avril, à Colombes. En cause, son soutien à l'occupation de la basilique Saint-Denis par des migrants, en mars.
Le député de La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel a été entarté le 19 avril au soir alors qu’il s’apprêtait à animer un débat sur l'immigration dans une brasserie de Colombes. Une agression revendiquée dans un tweet accompagné de la vidéo de la scène, par la branche francilienne du groupe royaliste Action française. Il reproche au député d'avoir soutenu l'occupation, en mars, de la basilique Saint-Denis.
Sur la vidéo, on peut voir l'élu qui approche de l'entrée du café tandis qu'un jeune homme fonce vers lui et sort d’un sac plastique une assiette emplie de crème, qu’il projette au visage du député en criant : «Montjoie Saint-Denis.»
Nous avons entarté @ericcoquerel, député @FranceInsoumise qui avait organisé la profanation de la basilique de #SaintDenis le mois dernier.#MontjoieSaintDenispic.twitter.com/ooMFKWCmCe
— AF - Île de France (@AF_IDF) 20 avril 2018
«Deux hommes étaient déjà en terrasse. Lorsqu’Eric est arrivé, l’un d’eux s’est levé, s’est dirigé vers lui et lui a mis une assiette de mousse à raser dans la figure», a raconté au Parisien Christiane Chombeau, animatrice pour Colombes insoumise, la branche locale de LFI. «Deux autres hommes, placés dans les escaliers, filmaient. Tout est allé très vite et les quatre ont filé en quatrième vitesse», a-t-elle ajouté.
Le parlementaire insoumis a annoncé son intention de déposer plainte. «Ce n’est pas anodin de s’en prendre à un député et de filmer la scène. Quelle sera l’étape suivante ? Demain ça sera autre chose que de la crème ?», a-t-il réagi.
Concernant l'occupation de la basilique Saint-Denis le 18 mars, Eric Coquerel avait estimé qu'il n'y avait pas eu profanation des lieux, les migrants n'étant restés sur place qu'une heure, dans le calme, comme cela s'était déjà produit à plusieurs reprises par le passé. «Il n'y avait pas de messe, contrairement à ce qu'on a affirmé», avait-t-il expliqué.
La France insoumise prend cette attaque très au sérieux et s'inquiète des menaces qui pèsent sur son mouvement. Jean-Luc Mélenchon a rappelé dans une lettre adressée à François de Rugy, président de l'Assemblée nationale, qu'Eric Coquerel et trois autres députés de son mouvement faisaient l'objet de menaces de mort : «L’extrême droite redouble de violence ces derniers mois. Après le projet de meurtre contre le ministre Castaner et moi, elle cible particulièrement le mouvement social et les élus qui l’accompagnent ou le soutiennent comme les députés de La France insoumise», a-t-il notamment écrit dans sa lettre. Il y invite également le président de l'Assemblée nationale à se joindre à la plainte qui va être déposée par Eric Coquerel.
Lettre au président de Rugy suite à l'agression du député Éric Coquerel par l'extrême droite. https://t.co/a4UZiSsi7I
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 20 avril 2018
Le 20 avril, à l'Assemblée nationale, Clémentine Autain, elle aussi députée LFI, a interpellé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb à propos de cette agression, la rapprochant d'autres menaces reçues notamment par Jean-Luc Mélenchon. Elle a demandé au gouvernement de prendre en considération «la violence extrême et les menaces que ne cessent de proférer des milices d'extrême droite», ajoutant avoir le sentiment profond que l'Etat de prend pas les mesures nécessaires pour protéger les élus de la Nation.
Hier soir, collègue @ericcoquerel a été agressé. Cet acte de violence revendiqué par Action française qui diffuse la vidéo, incitant à la violence. Cela s'inscrit dans un contexte de menaces de mort sur plusieurs député-es. L'Etat doit prendre la mesure de la menace et protéger. pic.twitter.com/PQuy81vGXj
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) 20 avril 2018